mon père

Certains dont je ne fais pas partie disent « mon père, ce héros »


D’autres, comme moi, disent « mon père, une rencontre qui n’a pas eu lieu »


Mon père est en fin de vie. La rencontre n’a jamais eu lieu, n’aura jamais lieu. C’est un des manques de ma vie, qui explique bien des choses, en somme. La notion de père n’est chez moi qu’un concept, mais pas un attachement , pas une relation, pas une affection reconnue.Et encore moins , à aucun moment, une autorité, un exemple, un conseil. Jamais…

Mon père a toujours eu des excuses, la maladie, depuis mon enfance. Une vraie maladie, la sclérose en plaque…. Seulement avec le recul, je vois au moment ou il va partir, qu’il s’est effacé totalement derrière cette maladie, et ne m’a jamais manifesté la moindre attention paternelle. Il s’est caché derrière la facilité de l’indifférence émotionnelle; dont je suis d’ailleurs bien contaminée. Il s’est aisément retranché derrière sa deuxième femme (pas ma mère) qui a construit entre lui et nous, ses 2 enfants, un intouchable barrage. Jamais aucune faille n’a ébranlé ce mur de l’indifférence.

Alors, la rencontre n’a pas eu lieu, jamais, à aucun moment, dans aucun souvenir, je n’ai d’image de ma main dans la sienne, ou de mon épaule contre la sienne.

Seule a toujours dominé, et domine encore, la contrainte. Voir obligatoirement ce père.. Toute une partie de vie sans émotion, sans attentions, sans tendresse.

Ce père qui bientot ne sera plus…

5 commentaires sur “mon père

Ajouter un commentaire

  1. Tu sais ML, je n’ai que 25 ans, mais tout ce que tu dis là, c’est ce que je connais aussi. Pas de rencontre, de vrai partage père-fille, je n’ai jamais connu ça. Moi j’ai eu l’autorité, et bien d’autres choses, négatives. Puis j’ai dit stop. Notamment quand sa deuxième femme et les deux enfants sont venus mettre la dernière pierre sur le barrage que tu connais aussi. Je me construis sans père, alors qu’il y en a quelque part dans la nature qui est le mien, et je pense souvent à ce moment, où j’apprendrai qu’il ne sera bientôt plus là. Ce moment que tu vis toi aujourd’hui. Parce que je me demande si je regretterai de ne pas l’avoir eu auprès de moi toute ma vie. Mais en même temps, quand je me projette, je me rends compte que c’est lui qui n’a jamais voulu de moi dans sa vie. Alors, est-ce que ce jour-là, je ne ferai pas mieux de continuer la mienne comme je l’aurai toujours fait, à me construire moi, et pas un passé hypothétique? Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir, c’est peut-être maladroit de ma part de parler de ça. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne peut forcer personne à nous aimer, qu’on ai le même sang qui coule dans les veines ou non. On a d’autres personnes qui nous portent de l’amour, ça ne compensera jamais aucun manque, mais c’est ceux-là qui nous insufflent tout l’air qu’on aime respirer, et il faut continuer à en profiter. Je pense bien à toi, vraiment.

    J’aime

    1. j’apprécie comme toujours ton commentaire, Coco. Je sais ce que c’est dur de se construire ainsi, mais cela explique certainement une vision philosophique de la relation à l’autre, que nous partageons malgré notre différence d’âge.

      J’aime

  2. En lisant votre article ce soir, je me rappelle le mien… qui m’a toujours dit que je n’étais pas sa fille parce que j’étais la seule sur ses trois filles à ne pas lui ressembler.. C’est vrai que ma mère a peut être fauté!!! Il n’en voulait pas à ma mère, non c’est moi qu’il a rejeté. Je n’ai aucun souvenir ( j’ai 60 ans, il est mort depuis 20 ans, mais je n’ai aucun souvenir de tendresse, de compliment, d’appréciation… jamais )J’ai vécu ainsi,m’imaginant que je devais avoir un père aimant quelque part…. puis lorsque j’ai rencontré mon mari, j’ai connu ses parents, son père qui est devenu le mien, combien de fois l’ai-je dit à mes beaux frères et belles soeurs mais eux ne comprenaient pas… Voilà beaucoup de souvenirs remontent à la surface… A bientôt de vous lire, car j’aime beaucoup vos articles qui sont des tranches de vie .

    J’aime

    1. je n’ai pas eu cette chance de père de substitution. Ma mère s’était remariée et mon beau père a été aimant et s’est occupé de nous, mais cela n’a jamais été pareil. Un substitut de père, je n’en ai jamais rencontré, mais je ne désespère pas !

      J’aime

Laisser un commentaire

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑