stratégie

Ces derniers temps sont faits de contretemps, et de vents de tempête..

Trop de non dits dans les relations engendrent des frustrations. Celui qui demande n’a pas émis de demande claire, celui qui est censé  exécuter n’a pas reçu de demande claire. L’un et l’autre sont en attente, mais leurs attentes ne se sont pas confrontées, et ils ne se rejoindront qu’au moment ou la situation sera devenue plombée, intenable, et génératrice de conflit

C’est à ce point de l’histoire que j’en suis. Objet de beaucoup d’attentes de la part du donneur d’ordre, néanmoins incapable d’y répondre comme il l’attend, tout simplement parce que les attentes n’ont pas été définies. Je fais ce que je crois bien de faire, j’en espère satisfaction, je n’en reçois que déconsidération. Au début,  l’attitude est d’en faire encore plus, dans la quête d’une approbation, d’un retour positif. Et puis comme cela ne vient jamais, bien au contraire, comme le supérieur vous envoie des boulets, vous lâche dans les moments ou il devrait prendre votre défense, eh bien tout craque.

Plus envie de donner toute cette énergie en désespoir de cause, pour n’en recevoir aucun signal positif . A quoi bon cette mascarade. A quoi bon se battre, faire ses preuves, alors que toutes les preuves se transforment  manifestement en fiascos aux yeux du manager.  Arrêter de se battre implique d’autres choix. Fuir, partir, démissionner, arrêter de foutre en l’air son pur esprit. Ce serait idéal s’il ne fallait pas remplir le cabas à la fin du mois. Une autre alternative que la fuite, c’est de subir. Accepter de ne pas plaire, de ne jamais être conforme quoi que l’on fasse, courber l’échine, en faire le moins possible.  Pas dans mon tempérament, cela ne se peut.

Passage à vide. J’aimerais bien fuir, à vrai dire. Balancer d’un geste majestueux ma démission sur le bureau du chef. Ne plus me taper ce double langage, les heures de travail sans retour positif, les critiques muettes, et surtout la désillusion d’être renié dès lors que ça ne va pas dans le sens de celui qui n’a pas su me dire dans quel sens il souhaitait que j’avance.

J’aimerais faire comme ça, mais est ce bien possible. Des années d’implication dans un truc, et hop, un passage difficile et on s’en va sans se retourner ? Tant de travail accompli soudain abandonné ? Qui le fera ? on me remplacera, j’en souffre d’avance. Non seulement se découvrir critiquée, mais en plus en fuyant se découvrir absolument pas indispensable.

Il faut donc en revenir au combat. Mais pas à l’attaque. Le combat qui se veut gagnant implique une stratégie. Iil va s’agir d’aller expliquer qu’il ne m’est pas possible d’être dans la ligne de conduite d’un chef qui ne m’a donné son point de vue sur ce qu’il attend de moi.  L’urgence est de clarifier . D’accepter que le non dit n’est pas compréhension des attentes de l’autre. De se mettre d’accord pour avancer selon des modalités qui conviennent à tous manager comme managé. C’est prévu demain, j’ai bien un peu le cœur qui cogne de savoir comment cela va se passer.

A certaines personnes, dont moi,  il est difficile, voire impossible , de vivre sans la reconnaissance. Reconnaissance de ce qu’ils font, mais aussi de ce qu’ils sont.