Indiscrétions macabres et douloureuses.

2015 enchaîne les images chocs.

L’œil ne peut pas les éviter, particulièrement si l’on est twittos.

Des images d’horreur devenant si courantes que cela génère une sorte d’anesthésie émotionnelle. On les regarde presque sans les voir.

On voudrait ne pas les connaitre, ces images. Puis, la raison, ou la déraison, fait glisser un regard oblique vers l’irregardable. Du policier achevé en direct dans une rue parisienne en janvier, à un enfant de 3 ans mort sur le sable blond d’une plage de vacances.

Certaines photos collent à la mémoire. Les colonnes de Palmyre, animées d’une macabre mise en scène d’enfants obligés de tuer des adultes. Dégoût, nausée. Comment le monde accepte t’il cela ? et moi ? mon silence, mon inaction valent t’elles acceptation ?

Puis des migrants dans l’eau, des migrants noyés, tant de migrants.. le soir, au JT, on écoute sans attention les décomptes macabrement et quotidiennement débités par des journalistes n’ayant rien de plus à nous offrir que le nombre de morts quotidiens, sans analyse politique de ces évènements.

Vient la dernière image forte, celle qui m’a renversée, moi, personnellement. C’est la photo d’un camion, abandonné sur n’importe quelle autoroute de ce monde en déroute. Une porte ouverte laisse entrevoir les corps enchevêtrés. Mais… j’ai déjà vu cette image ? Oui, je l’ai vue, mainte et mainte fois, c’est l’image des corps entassés retrouvés dans les camps de concentration.

Face à cette image, voici la question saugrenue qui me vint à l’esprit: Et, si l’information eut été dans les années 40 ce qu’elle est de nos jours ? Comment cela se serait-t-il passé ? des journalistes postés à l’entrée des camps comptabilisant les gazés du jour ?. Aujourd’hui, mesdames et messieurs, au camp d’A.., les nazis ont gazé 1000 personnes. Nous n’avons pu filmer la salle de douche en direct, mais les images des pendus de la cour sont sur notre site.. Le prochain train visé par la résistance démarre demain matin à 6h12 de Lyon en direction de Paris, soyez prudents, ne restez pas près d’un nazi non identifié, qui peut sauter à tout moment. Les chars positionnés dans le Nord de la France pour faire croire à l’attente d’un faux débarquement sont en plastique, ce n’est pas très écologique même pendant une guerre.

 

A l’heure actuelle en tous cas, une partie du monde (dont moi, hélas) endort sa conscience pour ne pas se laisser déstabiliser par toutes les images chocs d’indiscrétions macabres servies quotidiennement. Parce qu’aujourd’hui, contrairement aux années 40, nous ne pourrons jamais dire « nous ne savions pas ».

Obnubilés par l’empilement de ces horreurs, et en même temps convaincus de notre impuissance, convaincus que nous émouvoir n’y changera rien, nous faisons semblant d’ignorer que ces images sont juste la conséquence de l’installation d’une dictature sanguinaire et impitoyable, dans une poudrière, à la porte de l’Europe.

Nous écoutons d’une oreille distraite un président en mal de réélection, relayé par des journalistes débitant leur prompteur, nous dire qu’ils a décidé avec ses collègues présidents de répartir des quotas de migrants dans x pays. Ils savent et nous comprenons déjà que les chiffres donnés ne résisteront pas à l’arrivée en masse de tous ceux amenés à fuir ce que nous ne voulons pas voir. Pourquoi tous ces migrants fuient t’ils ? Et surtout, que ces migrants fuient t’ils ?

Un sentiment diffus m’envahit ces jours-ci. N’est on pas en train d’assister à l’engrenage impitoyable d’une machinerie de guerre mondiale. Continuer à accepter la version édulcorée des dramatiques conséquences de ces nouveaux nazis prenant possession d’une partie de l’humanité semble impossible. Continuer à photographier les noyés, les morts entassés dans un camion ou ailleurs, les exécutions mises en scène volontairement pour choquer et endormir les esprits en les habituant à ces images exécrables … Non, quelque chose d’une autre dimension va survenir, forcément..

Se contenter de quelques bombinettes de ci de là lancées par un pays ou un autre sur des positions stratégiques ne solutionnera pas la redoutable explosion démographique de ces nouveaux terroristes du monde. Et ces gens la, je ne refuse de les voir devenir les nouveaux maîtres d’une humanité retournant à la barbarie.

Une quatrième guerre mondiale couve t’elle? Comment sera-t-il possible, sans action forte, de remettre la terre en sérénité ?. Sera t’il possible d’éviter une action d’envergure pour enrayer un problème que l’on a jusqu’à présent laissé monter en graine, germer et gangréner ?

3 commentaires sur “Indiscrétions macabres et douloureuses.

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  1. « L’homme est né lorsque pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : Pourquoi ? »
    André Malraux.

    et une seconde citation anonyme, c’est pas très original, je sais, mais elle illustre bien, je crois, le propos de votre blog :

    « Si tu veux qu’on t’entende, crie.
    Si tu veux qu’on t’écoute, chuchote ».

    Bonne installation M.L. sur ce nouveau site.

    Françoise

    (Mon commentaire trouve plus sa place suite à cet article et non le précédent !)

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    1. Après avoir fait le ménage dans vos commentaires, je viens vous dire que j’adore le votre +++
      C’est de plus le premier commentaire sur ce nouveau blog, alors un grand merci.
      QUand à votre citation, à propos des cris et des chuchotements, si vous permettez, je la fais mienne aussitôt, et compte la mettre en évidence sur le blog.

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      1. Faites docml.
        Je pense que les mots appartiennent à tout le monde et comme les idées, autant les partager.
        Les vôtres d’idées m’inspirent, elle m’irritent aussi parfois, je dois dire. Peut-être quand vous criez trop fort, trop vite, que l’émotion s’exprime, que l’on sent qu’elle déborde.
        Mais continuez de crier, de chuchoter et écrivez !

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