Le Lévothyrox® : quand on aime être une vedette !

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Dans la nouvelle liste  AFSSAPS révisée,  le Lévothyrox® fait toujours partie des médicaments sous surveillance.


Je vais vous raconter pourquoi !

 

Avant de figurer sur la liste actuelle des médicaments dits «  sous surveillance », le Lévothyrox® avait déjà fait parler de lui en négatif. C’était au temps ou il caracolait en pôle position dans les préparations amaigrissantes.  Les médecins et les malades français capables du pire comme du meilleur, on le sait maintenant, avaient imaginé une solution ultra-efficace pour maigrir. Quoi de mieux qu’une hyper-thyroïdie, fut-elle médicamenteuse, pour induire un amaigrissement !  Jusqu’au jour où l’on comprit que le poids perdu était du muscle quasi pur, et que le cœur stimulé par l’hormone en surplus se fatiguait anormalement, au point de tuer quelques femmes.  On en vint à interdire totalement  les préparations magistrales de saloperies amaigrissantes, non sans avoir mis quelque pharmacien de quartier chic parisien sous les verrous. Ce qui n’enleva nullement  le désir de maigrir…  Et, bien sur, la crédulité étant la règle, d’autres médicaments tout aussi délétère et peu efficaces prirent aussitôt la place de l’hormone thyroïdienne, l’ère du médiator® vint à son tour ravager la santé des femmes en mal de perdre des kilos.  Mais, ça, c’est une autre histoire.


Lévothyrox® , se morfondait. On comprend ! Après avoir figuré dans toutes les poudres de perlimpinpin, se trouver relégué dans un statut de dinosaure, retomber dans la monotonie du traitement d’une minuscule glande de la base du cou, en forme de papillon !  Il n’avait même pas un effet indésirable à signaler dans cette indication là !  Des jours meilleurs viendraient, il en rêvait,  bien décidé à ne pas ainsi rester cantonné dans l’ombre


Un jour, il apprit que des laboratoires concurrents avaient pris l’initiative de lui faire des petits frères. Moins chers … pourtant il ne valait déjà que quelques euros.

Il se réjouissait en silence. Pour faire moins cher que lui, il faudrait bien économiser des bouts d’excipients, non ?


Les débuts de ses frères génériques furent vraiment durs pour son mental, habitué qu’il était à l’exclusivité. Petit à petit, les malades de la thyroïde le quittaient, motivés par des pharmaciens contraints et contrits. Pauvre lévothyrox®, ses clients fondaient comme une gélule sous la langue. 


Pourtant, un beau matin, alors qu’il ne l’espérait plus, relégué dans les oubliettes des afficionados du non substituable, le temps de la revanche arriva. Un organisme nommé l’AFSSAPS publia un palmarès des médicaments à mettre sous surveillance, et Ôh … surprise, son nom y figurait !! retour de la célébrité. Personne ne comprit pourquoi le lévothyrox® était ainsi mis au ban des accusés, parce que les fautifs, c’étaient les petits frères. Pâles copies, différemment excipientées, on s’était tout de même finalement aperçu  qu’accepter 10% d’efficacité en plus ou en moins pour une hormone dosée en microgrammes, cela relevait du funambulisme médical . Certains tombaient du fil de l’euthyroïdie pour rejoindre , sans avoir changé leur dosage habituel, les abimes de l’hypo ou les cîmes de l’hyper..


Et notre lévothyrox® … de se frotter les comprimés de joie.. La célébrité enfin de retour ! La panique, presque, chez certains de ceux qui avaient eu l’outrecouidance de l’abandonner. Tous revenaient vers lui.


Plein de gens avisés s’indignèrent de la figuration du chef de file au palmarès des responsables. Ils contactèrent l’AFSSAPS pour expliquer que : non, c’étaient les génériques et que pour le Lévo, tout allait bien.


Mais Lévo ne l’entendait pas de ce blister. Pas décidé à se laisser évincer aussi vite, alors qu’il venait à peine de remonter sur le devant de la scène, il brouilla les pistes et les esprits pour rester dans la liste. Ce qui explique qu’il figure donc encore sur la seconde liste AFSSAPS des médicaments sous surveillance !


Ce coup de pub là,  Lévothyrox®, il le sentait bien. Figurer longtemps sur la liste AFSSAPS était un vrai plus ! Car il se voyait désormais devenir le chef de file de cette sorte de révolution qui allait progressivement conduire tout un chacun à douter de la qualité des génériques qu’on l’obligeait à ingurgiter au nom des économies de santé. Le lévothyrox® se trouvait vraiment  bien dans le rôle de  défenseur offensé du médicament princeps mal copié!

2 commentaires sur “Le Lévothyrox® : quand on aime être une vedette !

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  1. Quelle beau texte !  On se croirait dans un conte …  Quant à moi , je suis sceptique  sur la vraie équivalence des génériques  … En » mauvaise » citoyenne , je préfère toujours le princeps , quitte à le payer de ma poche.  Ils nous agacent avec leur génériques !!;)     OUI, j’ai été « fière » que mon questionnement sur les médecins et leur blogs ait servi  à faire un billet !;)

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  2. les generiques sont repris principalement par des labo qui de ce fait ne font pas de recherche la recherche coûte chère avant d’etre rentable
    De ce fait ceux qui font de la vraie recherche sont pénalisés
    Mais d’autres en profitent pour baisser le prix de fabrication et gagner plus d’argent , le mannitol est moins coûteux que la fabrication avec le lactose ….

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