Les gens pas vaccinés…

Qui sont donc tous ces gens pas encore vaccinés ?

Sont-ils tous antivax ?

Que cache leur réticence ? pourra t’on les amener à partager la conviction du plus grand nombre, à savoir l’utilité indéniable du vaccin ?

Quels sont leurs arguments à tous ceux (hors vrais complotistes), qui vous répondent : je ne suis pas contre, mais je préfère attendre, je pèse le pour et le contre

A ce stade de la vaccination, on peut mettre en évidence différents groupes de personnes concernées par le vaccin :

  • Les plus âgés : ils n’ont pas eu vraiment le choix. On les a poussés vers le vaccin, seule option pour eux de ne pas avoir un Covid grave à leur âge, ou de pouvoir sortir de leur chambre dans leur maison de retraite. Si la démarche ne venait pas d’eux, elle venait de leur entourage. Et aussi de leur désir de retrouver leur famille sans avoir peur à chaque instant. Ils avaient un accès facile, la priorité leur étant accordée.
  • Ensuite, l’âge de la vaccination a été abaissé aux plus de 65 ans, puis rapidement au plus de 50 ans. Au début,  les places étaient chères. Pourtant, vite, il y a eu des trous dans les rendez-vous. On a vu alors s’y engouffrer la jeune génération, discrètement quand ce n’était pas ouvert à leur classe d’âge, puis officiellement quand le manque de candidats plus âgés s’est réellement confirmé.
  • Il semble que le gros pourvoyeur de réticents se trouve en fait dans le middle âge. Pourquoi les gens d’âge moyen sont-ils plus perméables à la procrastination vaccinale ? Peut-être du fait que cette classe d’âge a déjà un passé, et sait qu’elle est déjà à plus de la moitié de son chemin de vie? Elle a compris ce que signifie avenir, et elle le craint souvent. Elle porte parfois les stigmates d’événements de santé, et redoute toute démarche inhabituelle ou qu’elle n’a pas l’impression de maitriser.
  • Les plus jeunes se posent en réalité moins de questions. Après plus d’une année ½ de vie de merde, on leur propose une solution qui peut leur permettre de reprendre au plus vite une vie normale, et donc ils sont pour. La jeunesse vit dans le présent, et ne craint pas l’avenir ni l’inconnu.

Les Arguments des non vaccinés

Et si on faisait un petit voyage dans les arguments des non-vaccinés ?

Pour s’apercevoir que la plus grande partie des personnes qui ne sont « pas encore » vaccinées, utilise des arguments communs et bourrés de biais cognitifs  afin de « justifier » leur statut-quo.

  • La peur de l’avenir liée à l’absence de maitrise des incertitudes
    • Je préfère attendre. J’ai bien compris qu’il n’y a pas d’effet grave immédiat (maintenant on le saurait), mais quid de l’avenir ? J’ai peur que l’ARN entre dans mon génome et le modifie, alors j’attends le vaccin Astra, puis dès que j’apprends qu’il a des effets indésirables potentiels, j’attends le vaccin Jansen parce qu’il n’y a qu’une dose, puis j’apprends qu’il a aussi des effets indésirables, alors j’attends le vaccin à virus inactivé qui doit arriver après l’été…  en fait, je ne suis pas antivax, mais  j’attends le vaccin parfait (pas ARN, pas d’adjuvant, 0 effet secondaire et avec des «années de recul »).  
    • J’ai peur des effets secondaires graves (je ne sais pas ce qu’est un risque rare, ou exceptionnel). Du coup, je cherche sur la toile, et je trouve bien évidemment quelque chose qui alimente ma trouille, même si c’est souvent en comparant ce qui n’est pas comparable.
  • Le biais d’immortalité
    •  Je n’ai jamais rien eu comme problème de santé, et je ne vois donc pas d’intérêt à me faire vacciner à TITRE PERSONNEL.. A moi, il ne peut rien arriver. Je prends soin de moi tout seule et je ne veux pas de vaccin
  • La  sous-estimation, fréquente quand l’humain est face à un modèle mental qui lui est étranger:
    • le Covid n’est pas grave, je connais plein de gens qui l’ont eu et n’ont eu aucun symptôme
  • Le biais de  surestimation, que l’on rencontre face à des risques à faible probabilité
    • J’ai plus peur du vaccin que du virus
    • J’ai une maladie et j’ai peur que le vaccin déstabilise mon état, peur que la moindre stimulation immunitaire ne redéclenche quelque nouvel événement
  • Le biais d’endogroupe et d’exogroupe : dès que quelque chose de mal arrive aux autres, on a tendance a se dire que l’on est différent :
    • Se faire vacciner finalement, c’est pour protéger qui ? pour protéger les autres ? pas intéressé, sauf, bien sur si les autres sont de ma famille, ça me fait réfléchir plus (mais pas suffisamment pour faire la démarche). Et puis, s’ils sont eux-mêmes vaccinés, dans ce cas, quel besoin de me vacciner aussi, puisqu’ils sont protégés. De manière parfois surprenante, ce peut-être le non-vacciné qui a poussé certains membres de sa famille à se faire vacciner….
  • La recherche inlassable d’un consentement dit « éclairé », qui consiste à se convaincre qu’on n’en sait jamais assez pour décider si vite, notamment parce que :
    • Un vaccin se développe sur plusieurs années
    • Il n’y a pas eu assez de recherche
    • Il n’y a pas de bonne et unique solution à cette épidémie dans la vaccination
  • S’y ajoute le doute sur l’intégrité intellectuelle des scientifiques
    • Comment les médecins peuvent t’ils être si affirmatifs sur l’innocuité du vaccin ?. Alors qu’on ne connait pas les effets à long terme ? Alors qu’ils se sont si souvent trompés précédemment ?
  • L’individualisme 
    • Remarquable est le nombre de gens qui estiment que se faire vacciner est une décision très personnelle, et qu’aucune forme de contrainte n’a vocation à être acceptable, y compris si une personne non vaccinée risque potentiellement de contaminer des gens fragiles.
    • La généralisation de la vaccination au motif d’un bénéfice/risque de la population ne leur parle pas. Moins de 60 ans sans comorbidités, ils ont bien noté qu’ils étaient peu concernés par les risques de décès, que le Covid tue les +65 ans / obèses / malades. L’argument de la santé des autres ne les touche pas. Ce sont probablement les mêmes qui refusent de rouler à 80 km/h au lieu de 90 pour sauver 300 à 400 vies par an. Ils ne se sentent pas concernés, ne réalisent pas qu’on parle éventuellement de leur vie.
    • Seul leur cas individuel les préoccupe. Leur cas est, d’après eux, différent. Ils ne se font pas et ne se feront pas vacciner au nom de l’intérêt collectif ni de la protection des affaiblis.
  • L’opposition : le vaccin est perçu comme une nouvelle forme de contrainte aliénatrice de liberté. Encore une…
  • La quête permanente d’informations : Que voila un grand inducteur de biais !! se convaincre qu’il y a toujours quelque chose que l’on ne sait pas à propos du virus, quelque chose qui pourrait éviter ce vaccin, et chercher partout la réponse qui corrobore cette impression…
    • Bien sur, la recherche d’informations est  une façon de faire face à l’inconnu, à ce qui fait peur, une manière de s’éduquer, mais la quête insatiable d’information amplifie le sentiment d’impuissance, l’anxiété et  surtout elle mène souvent vers des contrées mal fréquentées.
    • Faire défiler à l’infini les fils d’actualité sur les réseaux éloigne souvent encore plus d’une prise de décision en noyant d’informations contradictoires et pas authentifiées.
  • Le Biais de confirmation est souvent issu de ce scrolling sur les réseaux sociaux.
    • Car il va inévitablement conduire vers des sites « atypiques », donnant des indications sur les risques du vaccin, sur les traitements qu’on aurait du faire et qu’on aurait « refusé » de donner. En plus, des médecins, y compris des « grands professeurs », adhèrent et diffusent les mêmes « croyances » que celui qui n’y connait rien en médecine ou en science. Ceux qui les suivent ne réalisent pas qu’ils ont affaire à des commerciaux de la trouille,  qui se préoccupent non d’avoir de vraies compétences, mais d’avoir une audience, de faire du chiffre. Leur nombre de suiveurs est le seul critère de mesure de leur notoriété.
  • L’illusion de savoir est aussi un effet obtenu lors de la fréquentation non critique des réseaux, le manque de connaissance scientifique ou médicale ne permettant pas de juger de la pertinence de l’information délivrée. Les gens en reviennent avec :
    • L’illusion qu’il y a des médicaments qui marchent, mais que personne ne veut donner au motif qu’ils n’ont pas fait leur preuve.
    • L’illusion de tous ces trucs qui boostent l’immunité et qu’il est utile de prendre.
    • Toute publication alarmiste, issue de n’importe quel pays alimente leur certitude que le choix d’attendre avant de se faire vacciner, ou de refuser net, est le bon.

Il y a des côtés absurdes chez les opposants à la vaccination que je trouve intéressant de souligner.

  • La première absurdité, est de constater que l’opposition est ciblée, et pas généralisée à tout ce qui touche le Covid. En effet, au pire du pire, si vraiment le Covid leur arrivait, il reste en définitive la médecine conventionnelle si les médicaments des gourous ne fonctionnaient pas. La médecine, le dernier recours des anti !
  • Et puis, vous avez pu le constater si vous en fréquentes, de nombreux opposants vaccinaux sont des adeptes du test PCR avant et après réunions sans précaution et en particulier sans masque. Imaginez les mêmes si le test PCR n’était pas gratuit, et s’il leur fallait payer de leur poche pour s’assurer qu’ils ne fréquentent pas des gens susceptibles de les infecter. Parce qu’il y a le refus, mais néanmoins une petite crainte persiste d’attraper cette maladie dont on dit tant de mal. D’autant plus que certains en sont même réellement morts dans le milieu des antivax purs et durs.
  • Les opposants au vaccin sont aveuglés par leur biais. Bien évidemment, il n’y pas de vaccin ou même de traitement sans danger. Pourtant, s’ils lisaient mieux  les rapports d’événements indésirables, ils verraient  qu’il n’y a aucun effet secondaire grave qui ait une fréquence supérieure à 1 cas sur 1 million et qu’avoir le bras endolori et un peu de fièvre et un coup de fatigue pendant 24 heures, ça s’appelle un effet secondaire bénin
  • Les opposants au vaccin sont aveuglés par leur biais. Bien sur, il n’y a pas de recul en terme de temps. En revanche, en terme de nombre de patients, de telles cohortes en si peu de temps, cela n’est jamais arrivé. Habituellement, pour qu’une thérapeutique soit mise sur le marché, il y a des études avec peu de patients étudiés sur un temps long. Avec le Covid, c’est l’inverse. Le temps d’analyse est court, mais le nombre de patients inclus dans les études est très grand. Et si un effet indésirable n’est pas évident lors de l’étude clinique, l’extension du vaccin à un très très grand nombre démasque l’effet très rare, comme par exemple le risque de thrombose dans le vaccin AZ. Mais il faut prendre un instant pour comprendre et accepter l’adjectif « rare »
  • Les opposants au vaccin sont aveuglés par leur biais. Ils soutiennent avoir peur d’un vaccin nouveau, mais s’ils prenaient un instant la peine de lire l’histoire de la découverte de l’ARN messager comme porteur vaccinal, ils verraient de suite que l’idée du vaccin ARN ne date pas d’hier et que l’obstination à faire des recherches sur le sujet a valu bien des ennuis à Katalin Kariko avant de lui valoir un futur et probable prix Nobel https://cris-et-chuchotements-medicaux.net/2021/01/15/la-belle-histoire-de-katalin-kariko-chercheuse-au-pays-de-larn-messager/
  • Et tant qu’à vivre en Absurdie, pouvoir dire non à une solution disponible, à votre porte, gratuite, offrant une chance de se libérer, au moins partiellement, mais plus vite, de cette épidémie, c’est un luxe que peu d’humains sur la planète peuvent s’offrir.  
  • Le plus absurde c’est que le vrai moteur vaccinal de beaucoup de réticents est bien une « mauvaise bonne raison » :  la nécessité d’avoir un pass pour voyager,  sortir, est un puissant moteur de motivation. La deuxième dose de vaccin est un pass pour la liberté qui ne se refuse pas indéfiniment. Même s’il n’y a pas de risque zéro.

Terminons avec cette jolie citation rencontrée sur Twitter : Dans un naufrage, il y a des personnes avec des gilets de sauvetage qui meurent. Mais perso je vais quand même mettre le gilet.

Et j’aimerais que la majorité décide de le mettre aussi afin que l’on ne soit pas obligé d’obliger ce qui fera encore râler.

5 commentaires sur “Les gens pas vaccinés…

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  1. J’ajoute une chose : On n’a pas suffissamment de recul et de preuves pour le vaccin, mais en revanche, ils sont prêt à prendre n’importe quoi comme médicament soi-disant miracle, et cela… sans recul ni preuves !

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  2. J’ajoute encore quelques petits arguments des antivax :
    – « Le vaccin n’est pas efficace, la preuve, vacciné, on peut quand même transmettre le virus. Et en fait, le vaccin a été fait uniquement pour faire gagner de l’argent aux labos ». Cette idée n’est jamais reliée au fait que ceux qui gagnent le plus d’argent avec cette pandémie, ce sont les laboratoires qui fabriquent les tests : bien plus chers que les vaccins et auxquels on a recours bien plus fréquemment puisqu’il faut les refaire sans cesse quand on ne se vaccine pas. Et ce sont donc les antivax qui font la fortune de ces labos.
    – « Mais pourquoi se faire vacciner puisqu’il existe des traitements formidablement efficaces qu’on nous cache ? » (Ivermectime, trucs à base de plantes, etc.)

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