Depuis le début de la crise Covid, certains jouent le jeu des consignes qu’on leur donne, et d’autres jouent un autre jeu, ne pas les suivre. Ne parlons pas ici du vaccin qui implique une atteinte à l’intégrité physique rien que du fait de la piqure. Juste des consignes sanitaires, masque bien porté et distance physique, mains propres s’entend.
Ceux qui ne jouent pas dans la cour des consignes ont fait des fêtes clandestines, des soirées ou les gens s’embrassent et s’entassent. Ceux-la ne se lavent pas les mains, secouent d’un geste négligent un peu de gel hydro-alcoolique en entrant dans les boutiques sans frotter. Ceux-la ne mettent pas correctement un masque sur le nez dans les lieux on le leur demande. Y a rien à faire, faut qu’ils l’aient sous le pif, ce qui leur donne d’ailleurs l’air cloche, encore plus cloche que s’ils le mettaient correctement. Quand on les rappelle à l’ordre, ils le repositionnent négligemment, pour le laisser à nouveau glisser quelques instants après. Mais ils peuvent aussi être agressifs envers celui qui leur fait cette demande de repositionnement, leur agressivité étant inversement proportionnelle à la légitimité qu’ils accordent à la personne.
Enfin, dans cette même pépinière du non-suivi des consignes, on peut maintenant (hélas, trois fois hélas), inclure les trop nombreux bars et restau qui ne jouent pas le jeu de la prévention des clusters, comme en témoigne cette tristissime enquête que j’ai réalisée sur Twitter :

Le Covid depuis un an, c’est beaucoup de décisions publiques, d’obligations à suivre, de conformité à assumer. Mais c’est aussi beaucoup de décisions privées, issues d’une réflexion personnelle à la fois sur le sens de cette pandémie, mais surtout sur le sens de se conformer aux recommandations.
Trop de gens, beaucoup trop de gens se donnent le droit d’avoir un avis sur les décisions de santé publique prises depuis une année. Ces décisions ont certes une grande part politique, mais elles sont malgré tout guidées par la nécessité de protéger le maximum de gens d’une maladie qui se répand vite et dont l’issue est potentiellement fatale. Alors certes, les politiques n’ont pas envie de se voir reprocher la mort de gens non protégés, ce qui guide une partie de leurs décisions. Mais il y a une vraie trame, une vraie justification médicale et scientifique à imposer les consignes sanitaires, ce que l’on appelle les gestes barrière, puis maintenant la surveillance et la possibilité de traçage rétrospectif des gens qui se regroupent en un lieu fermé, sont susceptibles de se transmettre le virus, bien qu’ils ne se connaissent pas. Ce sont des gens à trouver et à mettre en sécurité si l’un d’eux venait à se révéler malade.
Nous sommes nombreux, et particulièrement le corps médical, car sensibilisé à la transmission virale, nous sommes nombreux donc à vouloir comprendre ce phénomène qui interroge et surtout consterne: Pourquoi ces refus, pourquoi ces prises de risques ? Est-ce de la bêtise, de la résistance imbécile, consistant à faire le contraire de ce qu’on recommande ? Est-ce du déni, ou de la pensée magique, de gens qui se sentent invincibles par le virus, mais aussi intouchables par les règles édictées ? Est-ce une absence volontaire de conscience collective car ne pas se protéger c’est aussi faire prendre des risques aux autres ? Est-ce que c’est une crise d’exacerbation d’un individualisme forcené ? Est-ce que c’est une incapacité à s’adapter, à changer son comportement habituel ? Ou encore une forme de rejet, ou une façon infantile de montrer sa bravoure, comme un chevalier des temps modernes, ou un enfant qui revendique sa liberté. Ou bien encore une incapacité totale à se projeter vers les conséquences de ses actes ? Est-ce que c’est juste en fait et tout simplement de la vraie connerie ???
En tous cas, comme l’indique le sondage, c’est surement un peu de tout cela, ajouté à la crainte de ne pas mécontenter ses clients ou en perdre, qui laisse les gérants de bar et restaurants et autres lieux fermés faire fi des recommandations sanitaires. Sauf qu’ ils seront les premiers à venir pleurnicher qu’ils ne comprennent pas pourquoi on les ferme, parce qu’ils ont parfaitement suivi les consignes ; Ce qui est faux dans 70% des cas selon ce sondage.
Nous sommes nombreux à vouloir qu’on nous explique : Pourquoi la société se dichotomise t’elle entre ceux qui croyaient aux règles et ceux qui n’y croyaient pas ? Pourquoi, alors qu’ils ont certainement bien plus raison que les gueulards en mal d’oppostion, ceux qui se conforment aux consignes sanitaires sont-ils trop souvent considérés comme des crétins conformistes ?
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