Beaucoup de patients semblent attendent des consultations flash, pratico-pratiques, genre j’échange un symptôme contre un traitement. Pas besoin de diagnostic, un semblant d’explication, ou rien, leur convient

La scène suivante est un florilège de quelques cas cliniques en une quinzaine de minutes dans une grande pharmacie sur un lieu de vacances:
En 1, ado avec mal de gorge. Questions posées par le pharmacien : 0, examen de la gorge : 0. Délivrance sirop et pastille. 14 euros.
En 2, Boutons d’une enfant de 10 ans sur la cuisse. Questions posées par la préparatrice : 0, examen de la cuisse : vaguement et de loin parce que le papa insistait. Une crème . 7 euros
En 3, le malade n’est pas la. C’est une amie du patient. Celui-ci aurait un zona, aurait reçu des anti-inflammatoires et des antalgiques mais a toujours mal. L’AINS sur zona fait tiquer la pharmacienne. Mais elle ne cherche pas à en savoir plus sur le traitement pris, et délivre du paracétamol avec consigne pas plus de 4 par jour.
Enfin le 4, vient sans ordonnance acheter des médicaments potentiellement remboursables (bandes, hemoclar). Conseil donné: demandez à votre médecin de vous rédiger l’ordonnance a posteriori et revenez pour que je passe la carte vitale.
Donc à la chaine, les gens viennent poser leur problème sur le comptoir, au vu et à l’écoute de tous. Ils ne sont pas interrogés, pas examinés, font confiance à un professionnel dont ils n’ont aucune idée de la formation médicale (le pharmacien mais aussi le préparateur répondent aux questions et délivrent). Ils acceptent des médicaments non remboursés et pour la plupart sans effet pharmacologique quand ce n’est pas de l’homéopathie.
Ce genre de situation devrait, en ces temps troublés, faire réfléchir les médecins. En réalité, beaucoup de patients ne souhaitent pas un rendez-vous, une consultation bien réalisée, un traitement adapté. Ce qu’ils attendent, c’est « action/réaction »: j’ai un symptôme, je demande à la première personne en blouse blanche qui se trouve en face de moi, et hop.. Ce peut-être un pharmacien ‘par chance un pro de santé). Mais aussi une personne sans compétence diagnostic ou prescriptive: un préparateur, un ostéopathe, un naturopathe, etc.
Tous ces pseudo-prescripteurs de première ligne savent parfaitement que la plupart des symptômes présentés sont bénins vont disparaitre d’eux-mêmes, et que de plus le non remboursement de leur soin accentue l’effet placebo. Ils ont l’esprit tranquille car ils savent aussi que si cela ne disparait pas, ou que c’est un truc vraiment sérieux, voire grave, ce n’est pas eux que les patients harcèleront pour un avis compétent, ce seront les médecins.
Médecins, n’aurions nous pas encore compris?. Il faut prendre un stand au marché. Ou se mettre dans une cabine de téléconsultation flash. Les médecins critiquent cette médecine de foire, mais les patients en redemandent. . Répondre en instantané aux demandes les plus courantes : j’ai mal la => tiens prends ça, ou bien encore, j’ai juste besoin d’une ordonnance, OK la voila… .
Laisser un commentaire