
J’ai assisté aujourd’hui au premier colloque « Ethique et Cancer » organisé par la ligue contre le cancer.
C’est le Pr Axel Kahn qui définit l’éthique: réflexion sur ce qu’est « l’action bonne » associée à la réflexion sur les valeurs de l’action bonne. L’éthique, c’est donc la morale de l’action dans la vie réelle.
4 ateliers successifs ont réuni des intervenants que j’ai tous trouvés de grande qualité. Des médecins, des cancérologues, des journalistes, des anthropologues, dont les observations sont passionnnantes. Des patients intervenaient dans 2 ateliers, et la profondeur de leur réflexion était captivante
Les 4 ateliers concernaient la consultation d’annonce, la problématique des essais cliniques proposés aux patients, un atelier de questionnement sur la prise en charge des personnes « vulnérables » et enfin un atelier animé fut consacré à la problématique de la communication grand public.
Je voudrais noter ici quelques paroles notées pendant ces débats qui vont me permettre d’alimenter mes propres réflexions, et peut-être les votres aussi:
– une patiente: » ce que je croyais quand je n’étais pas malade »
– observation d’anthropologue: à propos de l’annonce: le médecin préjuge de la volonté de savoir et de l’aptitude à entendre et à comprendre, selon la présentation socio-professionnelle du patient. Le médecin a tendance à considérer le patient a travers le prisme de l’appartenance sociale et du milieu culturel.
– Le déni de certains médecins est un recours systématique au « mal-entendu »
– il faut accompagner l’aptitude du patient à entendre et à comprendre.
– avant tout chercher à ne pas nuire
– les patients doivent continuer à vivre une fois le mal nommé
– une fois affiché comme cancéreux, le patient doit être rétabli dans son statut.
– Il y a plusieurs niveaux d’information d’un patient. On doit respecter le choix du patient sur le niveau à atteindre, ainsi que son choix de gestion par lui même de certains niveaux d’information
– informer un patient ne le rend pas nécessairement acteur de sa maladie ou de son traitement.
– Il y a un intérêt des soignants à ce que le patient soit formé et informé (baisse de l’anxiété, augmentation de la confiance et de la compliance)
– Le consentement du patient est un consentement « résigné » et non pas un consentement « éclairé »…
– la proposition de rentrer dans un essai clinique constitue pour le patient une « charge d’espoir », y compris s’il s’agit d’un médicament de phase 1 au stade expérimental.
– le terme de « vulnérabilité » ne recouvre pas seulement l’aspect financier
– les médecins ont une représentation des malades vulnérables biaisée : le mécin juge trop facilement qu’il s’agit d’un problème psychiatrique ou d’un refus de soins
Je vais garder mes commentaires sur les autres ateliers pour un autre soir.
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