médecine, france, 2008…

La patiente vue hier indique spontanément à l’interrogatoire des douleurs dans le bas du dos, qui la réveillent la nuit, associées à des trouvbles digestifs. Les troubles évoluent depuis 6 mois

L’interrogatoire est un moment important de la consultation médicale. Il oriente le médecin vers certains troubles; ensuite l’examen clinique va confirmer l’idée initiale apportée par l’interrogatoire, ou apporter d’autres orientations.

Quand les troubles se produisent la nuit, cela constitue une orientation clinique. En effet, rares sont les maladies bénignes, ou surtout psychosomatiques, qui prennent la peine de réveiller les patients. Généralement, la nuit dans ce cas se passe bien. Et d’ailleurs aussi les vacances, quand il s’agit par exemple de douleurs abdominales d’origine psycho-somatiques, appelées colites.

La patiente en consultation, donc, se réveille la nuit. Alerte, ce n’est pas normal…
Chercher notamment une pathologie d’origine inflammatoire

Pour cela le bilan de base est simple, et comprend notamment une prise de sang, recherchant des signes d’inflammation

Qu’a fait le médecin traitant, depuis 6 mois, avant de m’adresser cette patiente en consultation ??

Rien !
Ou si, des examens inutiles: une radio de dos, une échographie abdominale, un examen d’urine, et un examen de selles. Tout cela est normal. Pas surprenant, elle n’a pas de symptome urinaire, une diarrhée ne s’explore pas par une échographie, ni par une coproculture, chez une femme de 50 ans.
Pas de prise de sang

Pourquoi ne pas faire d’examen biologique chez une telle patiente ?

On oberve chez certains praticiens une superstition quasi moyen-âgeuse vis à vis d’examens complémentaires simples.

C’est souvent pareil face à des troubles digestifs apparaissant chez leurs patients.

En effet, certains signes cliniques ne relèvent pas du domaine de l’attentisme ou de la superstition
Par exemple, toute personne de plus de 45 ans, qui a un saignement digestif, même unique, ou bien dont le transit intestinal se modifie de manière inhabituelle, relève d’une indication de coloscopie. Je ne compte plus les patients chez lesquels cette attifude dogmatique, livresque, a permis de découvrir des polypes évolués, ou des cancers à des stades précoces, permettant de les guérir.

Une prise de sang non faite, chez une patiente souffrant d’une pathologie manifestement inflammatoire, c’est idiot.

Une coloscopie non conseillée chez un patient ayant des manifestations cliniques et l’âge du cancer, cela peut être dramatique

Entre trop d’examens, et pas assez, il y a la place pour le bon examen.
Choisir le bon examen complémentaire, après avoir fait la synthèse des symptômes, relève totalement de l’art du médecin. La médecine, on l’oublie trop, est un art, et pas une science. Un peu de science et de l’art, font un excellent médecin , en ajoutant une pincée d’empathie, un zeste de philosophie…

Un des rares plaisirs qui relève vraiment du domaine du médecin, et de lui seul: faire le juste diagnostic, avec les justes examens. Donner au patient la chance d’un diagnostic rapide et de la prise en charge et du traitement adapté qui en découle.

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