une profession, cent métiers

Entre médecine praticienne, et médecine de décideurs et de réunion, le partage n’est pas toujours simple.

Le partage du temps dans un premier temps, peut poser problème, notamment dans le privé.
A l’hôpital public, les heures de travail sont calibrées. Donc, même si le nombre d’heures dépasse un peu le temps légal, un travail remplace l’autre. Ca se passe généralement durant les heures ouvrables. Si réunion, pas de consultation.

Dans le privé, aucun financement pour la participation du corps médical aux réunions. Pendant la journée le médecin gagne sa vie en voyant et/ou en opérant des patients. Comme il est payé à l’acte, plus il voit de patients, plus ses honoraires sont conséquents.  Honorer de sa présence une réunion ne repose que sur un bénévolat non reconnu, et ne bénéficiant d’aucune rémunération. Pourtant toutes les instances hospitalières sont obligatoires de la même manière que dans le public. Si réunion, pas de soirée à la maison.

Le positionnement de certains médecins, peut amener à un partage des tâches entre des activités cliniques et des activités de logisitique et de régulation. C’est la position que j’occupe actuellement. Elle cumule 2 métiers. Celui de médecin libéral, et celui de médecin salarié auprès de la direction de ma clinique. Dans un poste spécifiquement orienté vers la gestion des pratiques des médecins, ciblant 2 domaines, celui de la prescription et celui de la prise en charge du cancer.

Les 2 situations se succèdent, s’enchainent, sont forcément en inter-relation. D’une part, je suis en contact avec mes collègues pour les patients, d’autre part, j’interviens auprès de ces mêmes collègues, en changeant de casquette, pour gérer  les problématiques dont je suis chargée, c’est à dire le contrat de bon usage du médicament, et la coordination de toutes les actions dans le cadre du plan cancer.

La frontière entre les 2 métiers est floue. Elle me met en permanence aux confins des 2 fonctions; ce qui rend souvent instable ma situation, mais surtout agitées et longues les journées. Je n’arrête pas de soigner quand je suis en réunion. Je n’arrête pas d’être responsable médical quand je suis en consultation. On m’interpelle aussi lors des repas en commun , sur les actions que je mène auprès des praticiens. Selon qu’ils sont d’accord ou pas, mon repas peut se passer plus ou moins dans la sérénité.

Entre ces 2 médecines, faire un choix est difficile. Contrairement à ce que pensent nombre de praticiens, opposés « de facto » et de principe à tout ce qui peut être issu d’une direction, les actions menées sont passionnantes, en tous cas tant que je me maintiens dans un domaine purement médical.

Ce sera difficile de continuer ainsi. D’abord parce que la superposition de 2 fonctions conduit à l’addition des heures de travail. Ensuite parce que la direction va vraisemblablement changer, et que je serai alors peut être en danger. Les administratifs supportant souvent mal la présence dérangeante de vrais praticiens à leur côté.

Et finalement, j’ai aussi , et encore envie de faire d’autres choses. Je me verrais bien en leader charismatique, allant porter dans les émissions télévisuelles, la bonne parole de l’art médical et des difficultés rencontrées, autant par les malades que par les médecins. Avis aux lecteurs de ce blog ! 


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