Coup de gueule !

Comment nous, les médecins, arrivons nous à soigner encore dans de telles conditions ?

Si on parle beaucoup des conditions de travail des généralistes et de leurs multiples tâches extra-médicales, j’aimerais dire aussi  un mot sur les spécialistes exerçant dans les établissements privés.

Le privé, parce que je le connais mieux. Mais j’attends des praticiens de l’hôpital public qu’ils apportent leurs commentaires à ce post, la bataille public-privé n’ayant pas lieu d’être pour ce sujet : dans les 2 cas, nous sommes les esclaves minuscules de petits chefs et d’administratifs outrepassant leur pouvoir, surestimant leurs compétences, et qui nous rendent la vie impossible.

Annulation de vacations au dernier moment, absence de réponse aux demandes de changement d’horaire formulées plus d’un mois avant, et une rengaine : j’ai mon personnel à gérer… oui, mais moi, je gère des patients, et dans le privé, comme dans le public, les patients génèrent le financement  qui va servir à payer le personnel , non ?

Gestion des urgences sur le fil du rasoir. Un malade de plus, à opérer, ou dans mon cas à endoscoper. D’un côté on nous impose une permanence des soins obligatoire, de l’autre d’interminables négociations pour « caser » un patient en plus. Négociations extrêmement consommatrices d’énergie médicale.  Conditions de travail franchement limites pour le praticien, qui doit adapter sa présence aux horaires qu’on lui impose, voire travailler, ce qui est le cas pour les endoscopies d’urgence, avec du personnel non formé à ces techniques. Faut- il nous faire expier à ce point que des patients aient le mauvais goût de ne pas prendre rendez-vous 3 semaines avant pour une occlusion ou une hémorragie digestive ? 

Réunions médicales déplacées, voire annulées, au motif que la Direction avec un grand D a des réunions plus importantes et a besoin de la salle… qui aurait cru, un jour, qu’on en arriverait- la ? .

La liste des réunions s’allonge un peu plus chaque jour.  Certes, quelques indispensables réunions médicales, autour des dossiers des patients :  RCP, staffs de spécialité…  Mais à côté,  CME, RMM , Clud, CLIN, Comedims, EPP, Comité des vigilances, recherche clinique,  préparation des accréditations, accréditations, réunions de réseau, 3C, Coviris, CLAN, CRUQPC,  ARS, URML, et j’en oublie. Présence médicale indispensable, voire exigée, mais dans le privé bénévole.  Lutte permanente entre la tendance des administratifs de base à positionner tout cela durant les heures de « leur » boulot, qui sont justement les heures de consultation et d’actes des praticiens. Réunions finalement coincées sur les heures de déjeuner et les fins d’après- midi. Résultat : sandwich tous les midi, soirées passées dans les établissements, jusqu’à 2 ou 3 par semaine, parfois un buffet le soir, sinon ventre vide jusqu’à pas d’heure.

Ce coup de gueule, voire de découragement n’a pas de morale, ni de conclusion. Que sommes nous devenus ? . Je vous laisse écrire la suite…

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