On dirait un petit prince,
Un petit prince immobile,
Auréolé de solitude, allongé, inerte
Il ne dort pas. Sait-il la différence entre le jour et la nuit ?
Il ne mange pas. Un discret tuyau l’alimente,
Il ne sourit pas.
Son regard ne nous suit pas lorsque l’on entre et sort,
Il est indifférent aux enfants des chambres voisines,
Sa respiration est calme, un petit souffle régulier soulève son maigre thorax,
Ses doigts fins et graciles reposent mollement sur le drap,
Ne saisissent pas la main secourable qui veut les réchauffer.
Il a 12 ans,
Il est beau, c’est un ange
Un ange qui plus jamais ne parlera,
Un ange qui plus jamais ne marchera,
Plus jamais ne jouera,
Plus jamais contre sa mère ne se blottira.
On est en 1976,
Dans un grand service de pédiatrie,
A l’hôpital Necker.
Le vaccin contre la rougeole vient à peine d’être inventé,
Et lui, le petit prince qui plus jamais ne se lèvera ni ne sourira,
Il a eu … une encéphalite rougeoleuse,
Son cerveau est détruit.
40 ans plus tard,
Est-il mort ou encore dans cet état ?
Quoi qu’il soit devenu,
Son souvenir est l’un des plus marquants de mes années d’étude
Chaque fois que je vois des parents s’opposer aux vaccins de leurs enfants,
A propos de ces maladies qu’ils estiment bénignes,
Je pense à lui,
Et une bouffée de révolte m’étreint.
J’ai envie de convaincre ces parents,
D’éviter ce risque à leur enfant.
Non la rougeole n’est pas une maladie bénigne..
Au nom de quoi rejeter les progrès offerts par la médecine,
Au nom de quoi avoir plus peur du vaccin que de la maladie ?
Et si les dissidents des vaccins se trompaient de cible ?
Et si la rougeole était bien plus dangereuse que le vaccin ?
Vaccinez vos enfants contre la rougeole…
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