- La grippe est très caractéristique, et généralement celui qui en a les symptômes en pleine période d’épidémie sait aussitôt ce qu’il a. Le début est souvent brutal. Le symptôme principal est la fièvre, très élevée, accompagnée de frissons. La vraie grippe se caractérise par une évolution particulière de la fièvre, appelée le V grippal. La température baisse transitoirement vers le 2è-4è jour et remonte les 48 heures suivantes.
Typiquement sont associées des courbatures, des douleurs articulaires, des maux de tête, une rhino-pharyngite, une toux, une bronchite, ainsi qu’une conjonctivite éventuelle.
Bref, une vraie grippe voue cloue au lit au moins 2 ou 4 jours, meilleur endroit acceptable pour le grippé, qui, de plus est énormément fatigué.
- La gravité potentielle de la grippe vient du risque de complications, plus ou moins sévères, parfois mortelles notamment chez les gens âgés, ce dont on parle beaucoup actuellement.
Sont surtout concernés par le risque de complication, les enfants en bas âge, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes fragilisées par des pathologies préexistantes notamment respiratoire et cardiaque, ou ceux qui ont un déficit immunitaire, tels les gens sous chimiothérapie.
La principale complication est la surinfection bactérienne de la bronchite. Elle risque d’induire une décompensation respiratoire et cardiaque surtout chez les vieux, et les personnes polypathologiques.
Le nombre de décès annuels est controversé. Il est estimé de 1500 à 5000 par an, du fait notamment de la surmortalité des personnes âgées. Pleins de blogs en parlent « On va tous mourir »: Comment la com a tué la grippe..: http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2017/01/15/on-va-tous-mourir-comment-la-com-a-tue-la-grippe-934069.html et « Pourquoi les chiffres de mortalité de la grippe sont incompréhensibles » https://30ansplustard.wordpress.com/2017/01/16/pourquoi-les-chiffres-de-mortalite-grippale-sont-incomprehensibles/
Rapporté au nombre de cas par an, on relativise le taux de mortalité, car cet hiver 2017, la grippe a déjà touché environ 3 millions de personnes.
Le problème de la grippe n’est pas seulement celui de la surmortalité des personnes âgées. Cela on en parle beaucoup. Un autre effet d’une épidémie de grande ampleur est aussi son coût économique pour la société, du fait des arrêts de travail (en moyenne 5 jours)
- Le traitement de la grippe est maintenant bien connu. C’est une maladie virale et comme pour toutes les maladies aiguës d’origine virale, il n’y a aucun traitement spécifique. Cela va guérir seul. En dehors des antipyrétiques type paracétamol pour faire baisser la fièvre (ils soulagent en même temps les courbatures), et de sérum physiologique dans le nez s’il est bouché, cette virose n’a aucun traitement spécifique. Il n’y a pas d’indication d’antibiotique, ni de traitement antiviral.
Il est conseillé au patient de rester chez lui. En effet, la grippe est une maladie très contagieuse, par les particules de salive, les mains non lavées, et la toux des patients. Par conséquent, aller dans les lieux publics, et les transports en commun est un facteur de dissémination du virus favorisant la propagation de l’épidémie.
La salle d’attente d’un médecin, ou sont présentes plusieurs personnes, est un lieu de propagation. Les salles d’attentes des urgences sont des lieux de propagation de la grippe.
- Tout ce qui est écrit ci-dessus est assez basique. Beaucoup de gens le savent et n’apprennent rien en le lisant. Beaucoup de gens font eux-mêmes le diagnostic de leur grippe. En télémédecine, on n’a pas besoin de les voir physiquement. On peut, par l’interrogatoire discriminer des symptômes inhabituels et orienter les patients suspects de surinfection sans les avoir vus. On rassure les autres.
Mais, puisqu’un médecin peut facilement échanger téléphoniquement avec un patient et faire un diagnostic de grippe à distance, pourquoi tant de consultations chez les généralistes, et aux urgences ?
Ne serait-ce pas à cause de … L’arrêt de travail.
En pratique, si l’on ne va pas travailler, un jour, 2 jours, quelques jours, l’employeur exige la production d’un arrêt de travail. Et celui-ci doit obligatoirement être envoyé dans les 48 heures après l’absence.
Ce papier indispensable oblige donc les personnes grippées à sortir de leur lit, et à chercher un rendez-vous médical rapide. Chez les généralistes débordés ce n’est pas toujours possible, d’où le recours fréquents aux urgences. Là, même si on attend, on finira toujours par voir un médecin, et obtenir le fameux sésame arrêt pour grippe.
Donc, on publie sur l’énorme augmentation d’activité des cabinets médicaux du fait de l’épidémie de grippe. L’énorme augmentation n’est pas le fait d’une grippe plus sévère, mais d’une épidémie plus importante en nombre de patients atteints. Comme la majorité des personnes grippées en âge de travailler, doit obtenir un arrêt de travail, le recours au médecin le plus rapide possible s’avère indispensable. Son médecin traitant s’il peut, et sinon les urgences.
Voila pourquoi tout le monde veut voir un médecin « urgemment » en cas de grippe. Pour avoir un papier d’arrêt de travail… En fait, comme souvent en France, on brasse de l’air, et en période d’épidémie grippale, cela dissémine le virus encore plus.
CQFD
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Bonjour; Tout vos commentaires sont si vrais, la question qui se pose est « pourquoi faut-il les écrire au troisième millénaire alors que nos ancêtres sont arrivés aux mêmes conclusions. Mon professeur n’aurait pas été tellement content de l’utilisation du mot « gens », ni « tout le monde », les généralisations affaiblissent l’argumentation. Il semblerait que les américains (ceux des USA) croient les anti-viraux utiles. Je suis plus pessimiste que vous quant à la durée et l’effet d’une grippe, en admettant qu’on puisse parler d’UNE grippe, souvenez vous de la grippe apportée par le corps d’intervention américain en 14-18 et que nous avons appelé grippe espagnoles pour des raisons diffuses. Est-ce être trop optimiste que de croire que notre époque va soudainement trouver une parade, qui viendra comme un sous produit d’une lutte contre les autres virus, après tout n’est-ce pas qu’une question de temps avant que le virus aviaire saute la barrière? Entre temps à l’hôpital nous continuons par distraction à utiliser la poignée de porte et le bouton de porte totalement contaminé. Nostalgie, nostalgie, vous souvenez-vous de l’hygiaphone des gares et des postes, cela faisait mal à la colonne vertébrale et on avait l’air idiots mais probablement que c’était efficace. Incidemment nous pensons ne rien pouvoir faire contre la grippe et pourtant comme enseignant les 3 premières années on est tout le temps malade, puis on devient Superhuman, alors ne pourrait on pas faire des sans-surprise-party pour se contaminer régulièrement? Merci de votre patience et mes excuses pour le « moi qui sait tout »
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Bonsoir,
Votre analyse est excellente.
Voici un argument supplémentaire à votre démonstration. J’ai constaté en une trentaine d’années d’exercice , que les personnes en activité libérale ne consultaient pratiquement jamais pour la grippe, sauf….quand il fallait à tout prix continuer à travailler !
Pas de commentaire supplémentaire, sauf pour le traitement. J’aime bien la « provoc » pour faire passer certains messages.
Pour la grippe, il y a 3 commandements pour guérir:
1) boire et dormir
2) boire et dormir
3) boire et dormir, sinon… vous êtes surs de rechuter!
En général, les patients sourient…. le message a probablement été retenu.
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Bah je travaille en libéral et j’ai attrapé la grippe il y a quelques jours, eh bien croyez moi j’ai appelé le médecin ! (impossible d’aller jusqu’à son cabinet, conduire avec 39°C de fièvre, des vomissements et des malaises ne me paraissant pas très fûté)…et j’ai décommandé tous mes clients sur 4 jours, tout en me demandant si je serai capable de reprendre réellement le boulot à ce moment !
Le plus simple en cas de grippe est tout de même de faire venir le doc plutôt que d’y aller, c’est plus raisonnable à tous points de vue : ne pas contaminer tout le monde dans la salle d’attente, ne pas risquer de provoquer un accident sur le trajet, ne pas faire comme j’ai vu une fois, une malade arrivée chez le médecin, et à peine passé la porte de la salle d’attente, paf, dans les pommes. 6/4 de tension. A passé une heure allongée sur 5 chaises, le temps d’arriver à rentrer chez elle…le médecin lui a dit qu’elle aurait dû l’appeler et ne pas essayer de se déplacer ! Evidemment.
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