Après la ruée des antivax, voici que les réseaux sociaux et les journaux résonnent des plaintes de ceux qui doivent stopper leur activité dans le soin, faute d’avoir voulu se vacciner.
Lassés d’aligner leurs arguments antivaccin auxquels ils ont bien compris que personne ne veut plus croire hormis leurs compères sectarisés, voici qu’ils tentent d’amadouer les 90% de gens vaccinés, de faire comprendre pourquoi ils ne veulent pas se plier à ce qu’accepte la majorité.
Sortant du domaine scientifique, les voici maniant les arguments émotionnels, censés faire comprendre la raison de leur opposition, et surtout censés faire intégrer à tous que eux seuls ont raison. Et qu’on va tous mourir dans les années qui viennent à cause qu’on a accepté ce vaccin.. sauf eux !
Nous voila surfant sur la notion de « maltraitance institutionnelle » , sur « la souffrance liée à une obligation dénuée de sens », sur le fait qu’il ne serait « pas éthique d’obliger quelqu’un » et autres tristes raisons qui doivent émouvoir les vaccinés.
Mais les vaccinés ne s’émouvent pas. Rappelons qu’ils ont déjà des bénéfices. La 5G gratuite, le téléphone qui colle au bras sans plus besoin de poche, alors, de la à plaindre ceux qui refusent ces avantages, non !! .
Nous ne pouvons pas pleurnicher sur le triste sort des professionnels ne voulant pas se plier à l’obligation vaccinale. Tous ceux qui sont concernés sont des professionnels dont la vocation est de s’occuper des autres, de plus ou moins près, en première ligne ou pas, et de ne pas leur nuire ce faisant. Il semble légitime de penser qu’ils sont moins à risque pour les personnes fragiles dont ils prennent soin s’ils sont eux-mêmes vaccinés contre le Covid. Ceci même si le vaccin ne protège pas à 100%. Car il protège pas mal malgré tout, et participe très fortement à réduire cette pandémie. https://twitter.com/crisetchuchote/status/1432840479859675138?s=20 . De même que la ceinture de sécurité minimise la gravité des accidents mais ne peut les empêcher.
Commençons par regarder les chiffres à l’envers de ce qui fait sensationnel. Car le nombre des réfractaires peut certes sembler élevé et fait les choux gras des journalistes en mal de révélations. Santé publique France dans son dernier point épidémiologique évoque environ 13 % du 1,1 million de personnels du soin concernées par l’obligation, c’est beaucoup.. mais il faut nuancer : cela comprend tous les salariés et libéraux des structures concernées. Donc, étudiants, employés de service à la restauration, à la blanchisserie, au ménage et tous les personnels administratifs, secrétaires en contact ou non avec les malades, administratifs hospitaliers loin des patients, sont compris dans ce total.
Parlons des médecins. Certains, qui prônent largement et ouvertement le vaccin sont gravement vampirisés dans le microcosme des réseaux sociaux par des connards activistes, que l’on se doit de craindre, tant le risque de dérive est grand.
Mais il faut souligner que, malgré les attaques, les médecins ont parfaitement compris et intégré l’intérêt du vaccin. Les libéraux, tous au contact des patients sont ainsi les plus vaccinés. Au 30 Aout, 97% des spécialistes, 96% des généralistes, 93% des dentistes, Idem pour les infirmières, vaccinées à 91%, les kinésithérapeutes 89%, les sages-femmes 88%.
A l’hôpital c’est avancé aussi : A l’assistance publique, plus de 95% du personnel des hôpitaux est vacciné, à Marseille 90%.
En revanche, environ 13% des ambulanciers ne sont pas vaccinés à ce jour. Ont-ils conscience d’être des soignants ?
Ce qui est certain, c’est que la poignée de médecins libéraux non vaccinés qui viennent tous de cesser leurs consultations, met sur le carreau de très nombreux patients, qui ne savent pas vers quel autre praticien se tourner, en ces temps de raréfaction médicale. Ce qui est certain aussi, c’est que ces praticiens démontrent que non seulement ils n’ont pas conscience qu’il faut se faire violence pour accepter la contrainte vaccinale, mais qu’en plus ils n’en ont rien à cirer de laisser leurs patients démunis.
On peut et on doit légitimement se poser la question de ce que ces médecins font avec les recommandations quand ils exercent. Ou de la raison de leur arrêt brutal.
Trouvons quelques exemples dans les journaux grands publics, qui n’hésitent pas à citer nommément les noms des bons docteurs qui vont manquer à leurs patients. Derrière ces articles, imaginons certains motifs.
Le Dr B à Charmois-l’Orgueilleux dans les Vosges part pour raison de non vaccin après 37 ans d’exercice. S’il s’est installé à 30 ans, il en a donc environ 67 .. l’occasion de partir pour une retraite qu’il n’a pas su prendre avant ?
Le Dr M-L J-D, médecin généraliste, homéopathe, acupuncteur, faisant partie de la liste des signataires de « laissons les prescrire », ceux qui voulaient soigner le Covid au cocktail marseillais, s’arrête. Elle prescrivait toujours ce qu’elle voulait, ou bien c’est juste pour le Covid qu’elle a trouvé que les recommandations n’étaient pas bonnes ? Comme C, l’unique médecin de l’Ile aux Moines, dont les iliens pleurent et critiquent la défection. Ou Le Dr CD, généraliste acuponcteur dans la Loire, non conventionnée, qui vient s’épancher dans les colonnes du quotidien du médecin. Quelle médecine clinique pratique t’elle hors convention, il n’y a pas beaucoup de patients qui consultent en médecine générale non conventionnée ! Ou encore le très actif Dr B, remuant sur Twitter, ou il n’hésite pas à donner des statistiques revues à sa sauce, et fausses en règle générale. Lit-il la presse médicale pour mieux soigner ses patients selon les données scientifiques ? ou fait-il la médecine autant au doigt mouillé que ce qu’il montre via ses posts twitter ?
Quels sont ceux qui s’arrêtent dans les 3000 médecins signataires de « laissons les prescrire » , les prescripteurs d’antipaludéen vitaminé et antibiothérapé, certainement nombreux à se retrouver aussi dans les antivaccins. J’en connais hélas quelques uns, tous assez âgés, ayant dépassé les 65 ans, même un qui a passé sa thèse en 1974, il est largement temps qu’il se repose. Et pour finir, pas de surprise, un MG que je n’ai jamais apprécié, parce qu’il interdisait à ses patients de prendre l’avis d’un autre médecin et notamment de consulter un spécialiste… Et merde, une collègue de fac, radiologue dans les quartiers chics, que je ne vais plus voir depuis longtemps pour mes mammo de suivi de cancer, car elles sont à plus de 1000 boules…
Bref, dans l’ensemble, on est d’accord, ces praticiens qui s’arrêtent brusquement faute de vaccination génèrent un vide de par leur départ brutal, mais pour leurs patients, finalement, c’est peut-être un mal pour un bien. L’occasion de trouver un médecin plus jeune et plus dynamique, plus au fait d’une médecine scientifique.
L’histoire du Covid aura été l’occasion de bien des révélations sur les pratiques médicales. Et une occasion en or de repérer des pratiques douteuses. On ne voit pas pourquoi certains médecins auraient juste voulu faire n’importe quoi avec des antibiotiques et des antipaludéens seulement à l’occasion de cette infection. On suspecte éventuellement qu’ils faisaient joujou avec les médicaments déjà avant. Et n’avaient pas le temps de lire la bonne littérature médicale.
Quand aux non-soignants qui refusent le vaccin, ils seront aussi bien hors du milieu de la santé, dont visiblement ils n’ont pas intégré la philosophie qui est de protéger le plus faible. La encore, la brutalité de l’arrêt pose problème, mais le remplacement est faisable dans un grand nombre de postes.
En définitive, allez faire un tour sur Twitter, c’est hilarant. Sortant de leur secte complotiste, de leurs convictions enfermées et inchangeables, certains viennent s’y lamenter sur leur arrêt obligé. Il n’y a pas grand monde pour les plaindre. Ils se sont emmurés dans des convictions assez absurdes, ils s’en abreuvent, ne veulent pas regarder autour d’eux, ne veulent pas accepter de revoir leurs théories. Ils ont pris une décision. Eh bien le mieux c’est de ne pas demander aux autres d’assumer leur décision. C’est leur décision. Qu’ils l’assument et ne viennent pas pleurnicher. Ce n’est pas à eux de pleurer, mais à tous ceux qui se retrouvent dans la panade à cause d’eux. Ils révèlent le côté noir de la médecine, celui qui était depuis si longtemps caché, celui des médecins dont les propres affects et les convictions personnelles guident les prescriptions.
la liste des signataires du manifeste « laissons les prescrire « : https://laveritesansmasque.blogspot.com/2021/07/liste-des-medecins-engages-pour-la.html
88 % de sage femme vaccinée, c’est seulement 1 % de plus que les ambulanciers
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Votre excellent billet met le point sur les trois aspects les plus critiques de ce mouvement qu’on peut qualifier de sectaire au sens sémantique du terme.
Le premier aspect critique : tous ces soignants (finalement peu nombreux comparé au nombre total de soignants dans notre pays) ont purement et simplement tourné le dos au principe majeur du serment d’Hippocrate « Primum non nocere » qu’on traduit généralement par « D’abord ne pas nuire » mais dont le sens profond est encore plus explicite : « D’abord ne pas faire de mal ». Le mal étant entendu par Hippocrate… sous toutes ses formes ! En refusant de se vacciner ces soignants prennent non seulement le risque de nuire à leurs patients… mais prennent même le risque de leur faire du mal, un mal pouvant conduire certains de ces patients à la mort.
Le deuxième aspect critique, lui aussi extrait du serment d’Hippocrate : « Secondum cavere ». « Secondement, rester vigilant ». En cédant à des théories bien souvent fumeuses dans leur pratique quotidienne, ces soignants ont cédé au grave défaut qui consiste à ne pas être vigilants en matière d’épistémologie. Et à ne pas être vigilants aussi en matière de discernement face à des idées farfelues, voire sectaires, voire complotistes. Un défaut en matière d’épistémologie et un défaut en matière de discernement, une attitude donc déjà grave lorsqu’il s’agit de discipline scientifique mais qu’on peut qualifier de gravissime quand cette discipline scientifique consiste à assurer de la façon la plus solide possible l’acquisition des éléments de la connaissance visant à la cessation de la souffrance et au maintien de la santé. La recherche médicale n’est ni une activité à visées lucratives ni un amusement technologique mais est une longue et patiente recherche des connaissances et des techniques les plus aptes à assurer la santé ou le retour à la santé.
Le troisième aspect critique est lui aussi, une fois de plus, extrait du serment d’Hippocrate : « Tertium sanare ». « En troisième lieu, soigner » ! En décidant de se retirer de leur vie professionnelle pour des raisons liées à une position partiale, ces soignants on en effet décidé de cesser de soigner ! Une décision de cesser de soigner en se moquant éperdument d’abandonner leurs patients à leurs souffrances (quitte à parfois laisser ces patients face à un désert médical dans certaines communes). On peut voir là d’ailleurs une forme d’odieux chantage vis à vis du Ministère.
Ce choix aura malgré tout une conséquence positive : celle d’épurer la médecine française d’une grande partie de ses brebis galeuses. Maintenant il va falloir que les Ministères (celui de la Santé, et celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) s’attellent à deux tâches capitales : mettre les bouchées doubles pour rendre les professions de soignants nettement plus attractives en France, et résoudre ce cruel problème des déserts médicaux dans notre pays au point qu’on a de plus en plus l’impression de vivre dans un pays du Tiers-Monde en matière de disponibilité médicale dans les zones rurales… et même dans de nombreuses villes.
Enfin, on constate que dans la liste des signataires du manifeste « Laissons-les prescrire »… un nombre non négligeable d’entre eux ont signé deux fois ! On peut penser à une raison possible : grossir artificiellement un peu plus cette liste.
Je précise que je ne suis ni médecin ni même soignant. Ce qui ne veut pas dire que je serais étranger à la recherche et au monde scientifique…
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Merci pour votre commentaire, très intéressant, et qui rejoint tout à fait mon ressenti.
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