Bien sur, chacun arrive avec sa préoccupation, sa, ses question. Et il demande la résolution la plus rapide, la plus efficace, la plus professionnelle de son problème. Le moins de temps, le moins d’argent dépensé, le moins d’effort à fournir, c’est ce que veut le patient. Il veut aussi que sur son cas, le médecin fasse le plus d’effort, le plus preuve de sa compétence.
Eh bien , ce n’est pas si facile . La préoccupation constante du médecin, c’est de savoir faire un tri dans les troubles du patient, et d’apprécier la gravité potentielle des troubles. Ne pas dire à un constipé que c’est banal sans s’assurer qu’il ne faut pas lui faire une coloscopie pour chercher un polype. Ne pas négliger une fatigue inhabituelle parmi toutes les fatigues des gens fatigués. Celle qui signe une anémie, ou une maladie grave.
Aussi quand le médecin pense que la pathologie est bénigne, il est soulagé. Pour autant qu’en est-il de l’annonce d’une non-maladie. Vos douleurs abdominales, elles sont à intégrer dans le cadre de spasmes fonctionnels, autrement dit c’est nerveux, le stress, la vie, enfin, rien quoi. Bien sur, vous avez mal, mais à part vous donner un traitement et vous envoyer vers un psy ou un changement de mode de vie , de pensée, de relation, je ne peux rien d’autre pour vous. Surtout en 20 minutes de consultation. Surtout si vous me dites d’un air dégouté: ah non docteur, moi , j’ai horreur des médicaments. Je sais bien que vous attendez de moi la solution immédiate à vos problèmes, qui s’expriment par le ventre. Vous voulez que je soigne l’expression et vous pensez que cela vous évitera de vous tourner vers la recherche de la cause originelle. Et d’ailleurs, cela vous rend sourd à mes propos. Si vous savez parler avec le ventre, vous ne savez pas entendre ce que je vous explique. Vous entendez: le médecin dit que je n’ai rien, et vous en concluez dans le même temps que les médecins sont mauvais.
Et puis, je vais vous confier un secret. Juste avant les vacances, je ne peux plus supporter toutes ces questions. Toute la journée. Que des demandes, que des questions. Que des insatisfactions. Vous ne comprenez pas ce que vous ressentez, ce que vous avez? Comment pouvez -vous un instant imaginer que je le ressente et le comprenne aussitôt que vous êtes assis en face de moi? QUe je trouve immédiatement le remède radical et instantané? Serais-je parfois , dans l’esprit des patients, un sorcier (mot qui n’a pas de féminin dans cette utilisation !) .
Je sais que j’ai besoin de repos quand j’ai atteint ce stade: Je ne supporte plus les questions.
Bonjour ML, et bien je prends une chance et j’espèr que les comm. ne te font pas le même effet que les questions ces temps-ci :)) aussi je ne poserai pas de question DAC ! J’imagine que parfois ça doit venir fatiguant d’entendre ces choses et certaines journées où soi-même on se sent plus fatiguée, impatiente, ou mal aussi en quelque part… c’est pas évident, et personne n’est devin, comme tu le dis ! C’est normal qu’on se tanne de tout surtout au boulot quand la fatigue s’accumule!! Pense à toi… À bientôt.
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Bon, la prochaine fois que j’y irai mon adorable généraliste, je ferai bien attention à ce que je dis. Remarque ça m’est déjà arrivé de lui demander si elle allait bien parce que je lui trouvais une petite mine. Prête à dégainer l’ordonnancier Céline. Je comprends tout à fait. Moi j’aimerais bien voir des parents d’élèves qui me diraient que tout va bien. Ils ne viennent que quand il ya un problème. Cette année j’ai eu des « merci » tout simples dans le cahier de correspondance. Ca m’a changé.Et fait bien chaud au coeur.
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