L‘établissement étant privé, le médecin est libéral, et il a donc été coopté par les collègues de la même spécialité. Et pas par une impersonnelle nomination ou par une abrupte décision administrative
Pensez vous que ses collègues, plus agés que lui, déja sur place de longue date , vont se montrer aidants, voire au moins accueillants ?
Pour le gite et le couvert, ils ont assuré. La logistique est en place. Un bureau, certes à l’écart, mais il n’y a plus de place à côté des bureaux des anciens. Pour la secrétaire, c’est OK aussi.
Ayant assurément la conscience tranquille quand à l’installation du nouveau, les anciens se posent maintenant en observateurs. Pas forcément bienveillants. Tels de vieux parents qui allèguent toujours leur enfance difficile, ils ne voient pas pour quelle raison ils faciliteraient la tâche du nouveau. C’est un jeune, à son tour de faire ses preuves , n’est ce pas. Il doit démontrer sa capacité à se débrouiller, on ne va pas tout de même lui faire visiter la clinique, lui faciliter la vie.
Si on l’aide peu, on l’épie beaucoup, par contre. Ses faits, gestes et comportements sont interprétés avec la plus sincère partialité.
Evidemment ce qui saute aux yeux, ce ne sont pas ses qualités, ce sont ses défauts. La collègue de jaser, les infirmières de comploter, les messes basses de résonner. Criblage complet. Le nouveau il est comme ci, pas comme ça, trop comme ci ou comme ça, mais pas du tout assez c’est évident, bien qu’un peu beaucoup. Et puis il fait ci alors qu’on a l’habitude de faire ça, il dit ci et les autres auraient dit ça…
Cela s´apparente un peu a ce qui se passe quand un petit nouveau arrive dans un groupe ou dans une ville ou village. Toisé, observé, pour faire son trou ce n´est pas simple.
J’aimeJ’aime