Résumé d’un article publié dans le BMJ, 1999; 319: 1618-1618
Les décisions cliniques devraient être prises aussi souvent que possible au vu de preuves cliniques…Comment faire face à un problème clinique lorsqu’il n’y a ni étude clinique randomisée, ni évidence., se sont demandés 2 humbles praticiens qui ont aussi posé la question à leurs collègues
Voici quelques propositions décisionnelles pour pratiquer la médecine hors preuves cliniques
– La médecine basée sur l’éminence:
Les cheveux blancs et la calvitie font un effet de halo..
Mais l »expérience clinique consiste à ‘faire les mêmes erreurs avec de plus en plus de confiance durant un nombre imressionnant d’années »… plus le collègue est senior, plus les choses banales lui paraissent importantes; L’expérience, semble t’il est pire que toutes les évidences accumulées.
La confiance de certains collègues dans l’expérience clinique est touchante
– La médecine basée sur la véhémence:
Substituer l’évidence par le volume du son de l’intervenant este une habile technique pour faire reculer les collègues plus timorés, et convaincre les autres de vos capacités
– La médecine basée sur l’éloquence:
L’élégance vestimentaire, le bronzage, l’éloquence verbale sont de puissants substituts à l’évidence clinique
– La médecine basée sur la providence:
Quand le praticien n’a aucune idée de ce qu’il pourrait faire ensuite…
Certains (trop !) de cliniciens sont incapables de résister et se laissent tenter par la remise au tout-puissant et à sa Providence de la décision.
– La médecine basée sur la timidité:
Certains médecins voient un problème et cherchent une solution. D’autres voient seulement le problème…
Certains médecins ne font rien car ils sont désespérés d’avance
Ce qui est probablement mieux que de faire quelque chose seulement parce que cela heurte la fierté du docteur de ne rien faire
– La médecine basée sur la nervosité:
La peur du litige est un puissant stimulus pour les sur-investigations et les sur-traitements.
Dans cette athmosphère de phobie du litige, il faut se souvenir que le seul test qui manque est celui que vous n’avez pas pensé à prescrire.
– La médecine basée sur la confiance:
Ne concerne que les chirurgiens (voir le tableau)
Il y a donc plusieurs alternatives pour les praticiens en l’absence d’évidence clinique. C’est ce qui fait de la médecine un art aussi bien qu’une science !
Bases de la pratique clinique |
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Bases des décisions cliniques |
Marqueur |
Mode de mesure |
Unité de mesure |
Evidence |
Essais cliniques randomisés |
Méta-analyse |
Odds ratios |
Eminence |
Eclat des cheveux blancs |
Luminomètre |
Densité optique |
Véhémence |
Niveau sonore |
Audiomètre |
Decibels |
Eloquence (ou élégance) |
Qualité du langage, du bronzage, du costume, de la cravate |
Qualité du tissu |
Pourcentage de soie |
Providence |
Niveau de ferveur religieuse |
Sextant pour mesurer l’angle des génuflexions |
Unités internationales de piété |
Timidité |
Niveau de morosité |
Nihilimètre |
Soupirs |
Nervosité |
Niveau de phobie des litiges |
Tout test concevable |
Balance bancaire |
Confiance* |
Bravoure |
Test de la sueur |
Pas de sueur |
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* s’applique uniquement aux chirurgiens |
Pas mal. Une question cependant: ou est le tableau? Bon dimanche
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LE VOILA ! j’ai eu du mal, il ne voulait pas apparaitre dans le texte !
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génial ! merci 🙂
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