Ce soir comme tant d’autres soirs, mon mari s’est endormi sur le canapé. Il a déja passé la moitié de l’après midi à somnoler sur ce même canapé; Aujourd’hui comme hier, et comme demain, c’est certain. Car mon mari est handicapé
Je ne peux pas m’y habituer. Il ne parle plus comme avant, ne réfléchit plus comme avant, ne vit plus comme avant, aphasique et diminué, suite à un accident vasculaire cérébral. Plus de 7 ans déja, des années que je n’ai pas vu filer. Plus de 7 ans que je ne me résouds pas. Lui non plus d’ailleurs. Il continue à se considérer normal, car il pense penser normalement. Sauf qu’il lui manque une grosse dose de raisonnement, et une absolue incompétence à associer les idées. Ce qui est notoire pour l’entourage ne l’étant pas pour lui, cela crée un permanent malentendu.
L’entourage, épouse, comme enfants, continue à souffrir. J’oublie sans relâche qu’après presque 30 ans de vie commune, dont 22 à tout débattre ensemble, ce temps est fini. Je continue à me tourner vers lui pour prendre son avis. Un réflexe archaïque. Une attitude toujours sanctionnée par une déception. Ou bien il s’est endormi, ou bien il n’a pas d’avis.
Sortir de ce cercle vicieux serait seulement le quitter, pour aller vers une vie de partage dans une nouvelle relation. Seulement, réflexe tout aussi archaïque que la volonté de partager tout avec son mari, j’ai le sens de l’honneur. Et si je rêve d’un échappatoire, d’une vie plus drôle et plus conforme à mes aspirations que celle ici présente, je ne peux me résoudre même à laisser tomber un homme dans cet état.
C’est un boulet. Le surnom que lui a donné notre petit dernier d’ailleurs… pas anodin ce surnom.
Trainer un boulet sur une route jonchée de désillusions, je cèderais bien volontiers ce quotidien.
Ce boulet ne serait-il pas par ailleurs, le poids de L’illusion, cet antonyme de la désillusion, ou l’entretien d’une blessure qui ne veut pas cicatriser? l’illusion , accompagnée de la désillusion, engendrent un sentiment de perte qui n’attend qu’un travail de deuil et d’acceptation pour en alléger le poids. Comme quelqu’un me l’a écrit récemment et à vous lire, je pense que vous êtes sur la bonne « voix » . Bien à vous Pum’
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oui, je sens que je change de direction, effectivement !
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S’il était mort brusquement de son A V C , …..Vous avez bien dù y penser quelque fois…. C’est sur , votre vie ne doit pas etre facile à la maison …et quitter un mari ds cet état « ne se fait pas »…ou se fait: certains ne se posent pas de question…et plantent le mari cancéreux pour courir vers qqn d’autre…Doit on juger ?
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Bien sur que je me suis posée la question de la disparition. Il n’y a pas de réponse. Quand a la deuxième partie, c’est comme ça. Pour le moment j’y reste
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