lévothyroxine et economies de santé ?

En exergue de cet article, le rappel des recommandations AFSSAPS en cas de substitution du lévothyrox® par un des 2 génériques sortis sur le marché depuis 1 an

 

La recommandation est issue de plusieurs mois d’observation après introduction d’un générique dont on s’aperçoit incidemment que la différence d’effet de 10 à 15% en plus ou moins, telle qu’acceptée pour un médicament générique, est en fait génératrice de dysfonctionnement dès lors qu’il s’agit d’équilibrer un apport en hormones thyroidiennes.

 

A ce sujet, on peut consulter les réactions des patients au générique, sur  l’excellent forum thyroïde, http://forum-thyroide.net. Et la mienne, personnellement confrontée a ce changement thérapeutique, qui a déséquilibré totalement ma fonction thyroidienne, en me faisant basculer pour la première fois depuis 10 ans en hypothyroidie avec le générique pris au même dosage que d’habitude

 

Le générique, donc, ne permet pas de garder le même équilibre hormonal que la molécule princeps. D’où la recommandation : faire réaliser après 2 mois de changement thérapeutique, un dosage de TSH

 

Par curiosité, faisons un calcul….

Afin d’essayer de confirmer que des économies de santé sont bien réalisées avec les génériques du lévothyrox

 

On va se placer à 2 mois de traitement, puisqu’il nous faut intégrer dans les dépenses de santé le cout de l’examen de contrôle indispensable 2 mois après le début de prise du générique du lévothyrox
 

Sachant que :

  • Une boite de  30 lévothyrox® coûte 2,74 (boite récemment passée à 30 comprimés)
  •  Une boite de 28 comprimés de générique vaut 2,17 euros ou 2,11 euros (selon la marque)

 

Après 2 mois

  •    2 mois de lévothyrox® = 5,48 euros
  •    2 mois de générique = 4,34 ou 4,22 euros + un dosage de TSH à 12,45 euro , soit un cout total de de 16,67 à 16,79 euros

 s(et encore, je suis sympa avec les génériques, parce que pour finir les 2 mois, vu que seulement 28 comprimés par boite, il faut en acheter une troisième.

A 2 mois, pas vraiment gagnante la sécu !!

 


        Et ensuite ?

1- –   Version pessimiste : le générique a déstabilisé l’équilibre antérieur,  adptation de la dose, et nouveau controle de TSH 8 semaines plus tard….. un vrai gouffre financier en vue…


   Version Optimiste : le générique est OK. Le patient le poursuit . Et, selon un calcul que vous pouvez facilement faire chez vous, mais que je vous  épargne pour aujourd’hui, vous pourrez conclure facilement que le remplacement du lévothyrox par le générique sera générateur d’économie après …. 3 ans ½ de prise continue.

 

Je termine en vous confiant mon secret : j’ai décidé de revenir au lévothyrox® !  et de faire une copie de ce billet à mon pharmacien quand ça l’énerve de lire « non substituable » sur l’ordonnance

 

 

 

 

recommandations Afssaps sur la substitution des spécialités à base de lévothyroxine sodique (mai 2010)

 

La lévothyroxine sodique  est indiqué dans le traitement des hypothyroïdies et dans les circonstances, associées ou non à une hypothyroïdie, où il est nécessaire de freiner la TSH.

 

Compte tenu des variations individuelles possibles, l’Afssaps a souhaité informer les prescripteurs que, en cas de changement entre deux spécialités à base de lévothyroxine sodique : spécialité de référence vers spécialité générique, spécialité générique vers spécialité de référence ou spécialité générique vers une autre spécialité générique, une surveillance de principe de l’équilibre thérapeutique est nécessaire :

  • chez certains patients à risque au sein des catégories suivantes : en particulier les patients traités pour cancer thyroïdien, mais également ceux atteints de troubles cardio-vasculaires (insuffisance cardiaque ou coronarienne, troubles du rythme), femmes enceintes, enfants, sujets âgés.
  • et dans certaines utilisations où l’équilibre thérapeutique a été particulièrement difficile à obtenir.

 

Chez ces patients, le maintien de l’équilibre thérapeutique doit être confirmé par une évaluation clinique voire biologique si nécessaire (par un contrôle de la TSH réalisé entre 6 et 8 semaines après la substitution, hormis le cas de la femme enceinte où les modalités de surveillance sont à adapter en fonction de l’évolution de la pathologie thyroïdienne et en fonction du terme de la grossesse).

13 commentaires sur “lévothyroxine et economies de santé ?

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  1. chère MP je vous lis régulièrement et suis ravis de vos notes , merci et bravo ! Ici je ne comprends pas comment vous arrivez à 3,5 ans mon calcul donne : écart entre les 2 solutions 2,74-2,11 = 0,63€/mois le surcout d’une analyse étant de 12,45€ la substitution devient intéressante au bout de 12,45/0,63= 20mois est ce exact ? est ce encore trop long pour ne pas modifier votre décision de ne pas prescrire le générique ?

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    1. Une précision: il est nécessaire d’intégrer dans votre calcul le fait que le lévothyrox princeps est une boite de 30 médicaments, alors que le générique n’en contient que 28. Par conséquent, il manque chaque année 2×12 soit 24 comprimés quand on prend le générique, donc il faut 13 boites par an, et non pas 12 ! d’ou l’allongement de la durée avant l’économie. Il est rare que la sécu analyse des économies de santé sur des durées prolongées, en général, elle vise des économies à court terme, et la, on ne peut pas vraiment dire que ce soit le cas !

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  2. Bonsoir, Il suffit de commencer le générique tout au début du traitement et surtout ne pas changer de générique ou utiliser le princeps car il y a aussi ce problème. Je suis obligée d’acheter mes médicaments chez une pharmacie de mon village, l’autre travaillant avec l’autre laboratoire. C’est trois médicaments différents en dosage. Ce qui permets aussi de moduler légèrement l’apport des hormones de 10%. Il peut donc y avoir des avantages.

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    1. Votre raisonnement est en effet certainement valable en début de traitement, mais quid de tous ceux qui sont passés au générique , Ce sont eux dont j’évoquais la situation dans le post, et ils sont très nombreux !

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  3. merci pour l’info, car j’ai eu le generique sans aucune precision, donc comme je suis en hypo et que mon dosage me convient je vais ramener ma petite boite au pharmacien; bonne nuit

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  4. Bonjour, Je me permets d’apporter d’autres éléments à prendre en compte sur le traitement par lévothyroxine et la substitution. Il faut savoir maintenant que bon nombre de patients, malgrès le débat en cours, prend tout de même le générique du lévothyrox, mis en place il y a plus d’un an. On ne se posait alors  pas la question de la bioéquivalence un peu limite entre princeps et générique et on a par exemple substitué 95% des traitements dans mon officine. Ces patients ont donc pour la plupart déjà eu, depuis la substitution, au moins un contrôle de leur TSH, le contrôle de routine. Si dérèglement de la fonction thyroïdienne il y a eu, l’adaptation posologique a alors été faite, normallement. Maintenant revenons à aujourd’hui: la mention non substituable, chez tous les patients traités par le générique du lévothyrox et bien équilibrés avec le générique, va nous obliger à délivrer à nouveau le princeps. Vous avez compris ce à quoi je voulais venir: ne sommes-nous pas en train de créer le problème inverse? Tous les patients traités par le princeps peuvent et doivent je dirais même avoir la mention « Non Substituable ». Les patients traités par un générique doivent rester sous le générique du MEME LABORATOIRE. J’avoue passer outre la mention non substituable quand le patient a une bonne TSH sous un générique. J’avoue également laisser le patient sous Levothyrox malgrès l’abence de mention « Non Substituable » quand celui-ci n’a jamais eu à faire avec le générique. Guillaume Wexsteen.

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    1. Je suis tout à fait de votre avis. C’est le changement de molécule qui pose problème, avec surement une question de biodisponibilité due à l’excipient. Mais vous arrivez à garder toujours la même marque de générique ? chez mon pharma habituel, cela change au gré des marchés et des marchands, et ce n’est donc pas gérable facilement. Autre cause de changement de marque, l’achat dans une autre pharmacie En ce qui concerne votre capacité à passer outre, vous avez mes félicitations. Garder ses réflexes de bon clinicien est difficile dans le monde de contraintes qui est le notre.

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  5. Bonjour, En fait nous ne changeons que très rarement de marque de générique. Les conditions commerciales peuvent, par moment, être meilleurs avec un autre laboratoire mais c’est contraignant et en même temps dangereux de constament changer de laboratoire. On ne le fait donc que dans certains cas très précis. On ne le fait et fera jamais avec les médicaments à marge thérapeutique étroite comme la lévothyroxine, les anti-convulsivants ou les anti-arythmiques. Pour ce qui est du changement de pharmacie, il faut savoir que le patient est toujours en droit de prendre la marque qu’il souhaite même si l’officine ne travaille pas avec ce labo en général. En cas de non disponibilité de celle-ci dans l’officine où il se présente il peut toujours demander à ce qu’on la lui commande (on est livré 3 fois par jour en moyenne, un médicament indisponible le matin sera là début d’après-midi par exemple). En passant: félicitations pour votre blog, très intéressant, même pour l’épicier que je suis 😉

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    1. Je vous remercie de vos remarques Néanmoins : même médecin je suis incapable de mémoriser les marques du générique d’autant plus que la présentation change souvent donc l’argument de la demande du patient est théoriquement effectif… mais dans un système ou il se prend en charge et pas dans notre système actuel déresponsabilisant

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  6. MERCK ne peut-il pas comme avant intégrer les jours de la semaine comme le fait le BIOGARAN actuellement ?? ce qui bien sûr impliquerait un retour aux boîtes de 28 mais au moins on sait si on a pris le médicament ou pas !! Les boîtes de 30 sont une économie pour MERCK avant tout !! J’utilise le BIOGARAN pour sa présentation plus claire et ne constate pas de différence d’effet.      

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  7. J’ai oublié de donner un bon point à ma pharmacie (DUPONT VERSAILLES) qui, la première, m’a proposé le générique BIOGARAN (je n’ai pas de mutuelle) et qui maintenant m’a signalé le problème du doute sur l’équivalence d’effet, tout en me laissant le choix de commander ce générique qu’elle n’a plus à disposition. Je pense que c’est le rôle du pharmacien de signaler ce genre de chose et de ne pas se contenter de vendre !!

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