Comment aurait-on du faire mieux dans la santé depuis les années 70 ?

40 ans que les gouvernances successives promettent la vraie réforme du système de santé. 20 ans qu’on se croit toujours numéro 1 de la santé planétaire.

Voici 5 domaines dans lesquels on aurait clairement pu et dû faire mieux:

1) Numerus Clausus :  être plus réactif

– Le maintien prolongé du numerus clausus a été déconnecté des besoins réels de la population. Cela a engendré une pénurie irrattrapable, responsable d’une pression sur un système désormais sans flexibilité.

– Quoi qu’ils en disent, la pénurie renforce la position des médecins. Elle leur autorise une forte résistance au changement,  une faible adaptabilité, et enfin une non proactivité dans les nouvelles technologies (ex: dossier patient informatisé, télémédecine)

2) Gouvernance: une vision médicale et non pas administrative

– Les processus administratifs complexes, une paperasserie excessive entravent l’efficacité opérationnelle.

– On a trop fait de la santé un système concurrentiel: compétition entre le public et le privé, T2A, multiples régimes d’assurance maladie et croissance des mutuelles privées.

– La question du financement n’a pas été résolue. Bien que solide, l’assurance maladie ne peut assumer la croissance de la demande et des couts des soins, ni la modernisation des infrastructures.

3) Innovation technologique : en faire une clé du système

– La numérisation des dossiers médicaux est un échec cher et cuisant

– La formation continue des professionnels de santé manque de contrôle, et et de protocoles de prise en charge supervisés par une entité responsable et collégiale

–  L’innovation est partout limitée par des ressources financières.

4) Soignants : encouragement au lieu de sanction

Le système actuel pense le soignant comme un fraudeur de principe.

La sécurité sociale accentue les contrôles et sanctions.

Pourtant le moindre manager sait que l’incitation positive est meilleure que les reproches et les punitions.

Il faudrait des incitations positives d’accompagnement, comme

– des programmes structurés et pérennes de mobilité assurant une répartition équitable des médecins

– Une décharge de contraintes pour permettre des soins primaires centrés sur le patient. Il faut de la liberté intellectuelle et de la concentration, afin de préserver la force morale nécessaire à prendre en charge la détresse des autres.

5) Patients : la prévention avant le curatif

Malgré les discours sur la prévention, le focus reste sur le curatif.

La prévention est une action de santé publique. Il s’agit d’éduquer la population, encourager la responsabilité individuelle et promouvoir des comportements sains.

La prévention, ce serait aussi une éducation ferme sur le recours responsable aux soins, tâche négligée par la puissance publique (elle ménage ses futurs votants?)

En conclusion

Faire des réformes d’envergure, aurait nécessité 3 choses qu’on ne fait pas en France : un consensus politique, une planification à long terme et des ajustements au fil du temps.

Hélas, on ne répond plus aux besoins de la population.

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