Entrant dans mon cabinet, un patient s’est installé résolument dans MON fauteuil !
Ce choix assez comique n’est pas un cas isolé.
8 fois sur 10, le patient réalise vite que quelque chose cloche. Et d’une, il se retrouve dans un fauteuil de bureau pivotant, face à des papiers, des stylos et un ordinateur.. et de l’autre, le médecin reste debout, bras ballants, attendant qu’il prenne conscience de sa bévue. A peine assis, généralement, il s’aperçoit de son erreur d’orientation et se lève, confus .
Quand on a le temps, il est possible de tenter précocément une rectification de l’erreur de trajectoire en tirant doucement mais fermement la manche du patient, afin de le réorienter dans la bonne direction, sans brutalité. Ce n’est pas si simple qu’il y parait, car le patient ne capte pas la raison pour laquelle vous l’empêchez d’avancer vers le lieu ou il a décidé de poser son postérieur.
Pour peu qu’un accompagnant soit présent, cela produit un embouteillage, les repères se mélangent et plus personne ne sait ou aller.
Le dernier cas de figure que je présente ici, est un cas clinique. Mr M est d’une quarantaine pas rugissante, plutôt pas épanouie, ses sens ne sont surement pas au top de leur forme ce matin. Ce patient est entré, a hésité un peu sur le côté à choisir, le bureau étant perpendiculaire à la porte. Conseillé par je ne sais quel devin du confort, il a décidé que mon côté était le mieux adapté à son état de consultant, et s’y est installé. Sauf que … aucun déclic ! Il me restait 2 sièges visiteurs, la situation étant amusante, j’ai fait le choix de ne pas la rectifier… Donc je me suis assise en face de lui, persuadée qu’il se rendrait compte de l’inversion de la formule. Mais non ! il était tellement pressé de raconter son histoire, qu’il avait surement du répéter dans la voiture, dans l’ascenceur, dans la salle d’attente pour être sur de ne rien oublier. Il a commencé à m’expliquer les raisons de ses douleurs. J’en ai retenu que ses douleurs, enfin, elles étaient nettement moins exceptionnelles que la situation.
N’ayant plus accès à mon clavier pour faire le dossier, j’ai tiré doucement, discrètement, sur mon listing de consultation, et j’ai pris quelques notes.
Est venu le moment de l’examiner. Il a donc bien fallu qu’il se lève !
J’ai effectué l’examen clinique, et d’un saut de pied bien calculé, ai franchi à toute allure le mètre qui me séparait de MON fauteuil pour en reprendre possession.
Le patient, que croyez vous qu’il fit ? Il se revêtit, revint s’asseoir tout naturellement face à moi, sur un des sièges visiteurs.Il ne manifesta aucune émotion, et la consultation continua tout naturellement !
En voila vraiment un prêt à poser ses fesses n’importe ou sans se poser de question !
Sourire !!! Mais ce patient a l’air un peu « perdu » , ….;) Pour s’asseoir ds le fauteuil du médecin , sans se rendre compte de rien d’anormal… Etrange …!)
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