Scène en consultation : examen d’une jeune femme, 35 ans environ. Tableau clinique évoquant une infection virale généralisée, donc recherche de ganglions, au niveau de toutes les aires ganglionnaires. Au moment ou j’entreprends d’ examiner les aisselles, elle explose bruyamment de rire, et se tord de rire 5 minutes sans pouvoir s’arrêter … diagnostic : (très) chatouilleuse sous les bras !
Scène en salle de réveil. Coloscopie de contrôle de Mme G. Suivi d’ un cancer du colon opéré en 2009. J’ai mis plusieurs mois à la convaincre de la nécessité d’une coloscopie de surveillance, qui a pour but de rechercher de nouveaux polypes. Génial, l’examen est normal. Au moment ou je lui explique cela, dans la salle de réveil, elle se met à pleurer. Evacuation de l’émotion enfouie et de la crainte de l’examen, tout sort d’un coup. Nous nous serrons les mains, moment d’empathie avec cette patiente accompagnée sur tout son parcours de maladie. A côté d’elle, une autre patiente, ayant eu aussi une coloscopie réalisée par un collègue, vient aussi de se réveiller. Elle intervient gentiment….
– « Il ne faut pas pleurer, madame, dit elle à ma patiente, moi on vient de m’en enlever 2, des polypes, et je n’ai que 46 ans »
– Mme G , se retourne, excédée, vers l’autre : « oui, mais moi, j’ai eu un cancer figurez-vous, alors, vous, avec vos polypes, ce n’est rien… »
– « oui, mais, affirme la première, des polypes à mon âge, c’est quand même grave »
– Je vous assure, un cancer, c’est bien plus que ça, rétorque madame G
D’autres patients ayant besoin de mes services, l’histoire s’interrompt à ce stade de l’échange.
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