Les pièges cognitifs du diagnostic médical

Les préjugés (pré-jugés)

L’incrédulité et les pré-jugés du corps médical sont tels, que de plus en plus souvent les médecins n’écoutent pas les patients,  sautant à pied joint l’étape de l’interrogatoire. Or l’aphorisme d’Osler, « écoutez votre patient, il vous donne le diagnostic », n’a rien d’une situation d’exception.

Avec leurs pré-jugements, les médecins étiquettent les malades. Celui qui continue à se plaindre malgré un diagnostic déjà établi ne peut que se tromper ou être un casse-pieds.. Or les préjugés des médecins  bloquent  l’utilisation de leurs propres connaissances et  la capacité de relier les symptômes du patient à une potentielle pathologie.

Les raccourcis

On reprend un diagnostic connu et on y rattache tous les symptômes. Au besoin, si un symptôme ne cadre pas avec l’idée poursuivie, on le laisse de côté.

Exemple : le patient a une ascite, et boit ou a bu. Diagnostic : cirrhose décompensée. Oubli des épanchements pleuraux bilatéraux, des oedèmes des membres inférieurs, et de l’absence de signe d’hypertension portale et de décompensation hépatique. En fait, c’est une insuffisance cardiaque décompensée. Dans le lit, forcément  il n’a pas de dyspnée d’effort.

Autre exemple : anémie, demande de fibroscopie pour saignement … pancytopénie, anémie macrocytaire, que de fibroscopies a-t-on fait avant de se tourner vers vous ?

 

L’affectivité

On l’aime bien ce patient, on n’a pas envie de le voir malade. Assez en tous cas pour le rassurer sur ses rectorragies sans l’embêter avec une coloscopie. Ou pour ne pas lui faire subir une chirurgie mutilante à laquelle bien sur, il ne tient pas.

Tel autre au contraire nous exaspère. Rien que l’idée de devoir lui expliquer tout sur la coloscopie nous irrite. Tant pis, cela attendra et finalement ses symptômes ne sont surement pas graves.


Le dossier étiqueté

Depuis des années, ce patient a des oedèmes du visage à répétition. Oedèmes de Quincke. Et pourtant, tous les bilans allergologiques et dermatologiques dans de grands hôpitaux spécialisés sont négatifs. Le gastro s’étonne de ces oedèmes de Quincke seulement autour des yeux, qui ne durent que quelques heures, et ne sont liés à aucune allergie connue. Forcément, l’interrogatoire sans préjugé a fait le diagnostic en quelques minutes : c’est un rare œdème angio-neurotique.

L’obsession des diagnostics rares ou originaux

Encore un aphorisme au rendez-vous : « lorsque vous entendez des bruits de sabot, il faut penser à un cheval avant de penser à un zèbre » Les diagnostics s’envisagent par ordre de fréquence, et un diagnostic de maladie rare à partir d’un symptôme courant est… rare.

 

Les œillères de l’intuition

L’intuition peut conduire à la juste exploration. Combien se sont dit, au vu du résultat pathologique d’un examen qu’ils ont demandé ; « mais au fait, pour quelle raison exacte ai-je demandé ce bilan ? ». Intuition ! cela se nomme le « sens clinique ». Attention cependant à explorer plusieurs voies. Aller dans un seul sens, n’envisager qu’un seul diagnostic, est souvent un handicap.

A contrario en effet, L’intuition est parfois un piège. Une hypothèse diagnostique vous vient trop vite à l’esprit, et peut obscurcir la prise en considération des connaissances. Les erreurs de diagnostic sont rarement dues à des défauts de connaissances, plus souvent à des mauvais aiguillages par défaut d’intuition.


Le piège de la décision d’urgence

La prise de décision en urgence est un véritable piège quand manquent les connaissances et l’expérience.   

 

 

 

Merci à Wafaoua http://medmatiq.xooit.com/t4434-Raisonnement-medical-les-7-pieges-cognitifs.htm

 

 


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