L’utilisation abusive de la notion de « racisme » : un « truc » qui me fiche le trac, et que j’abomine…
Raciste, selon la définition du dictionnaire : est une théorie selon laquelle certaines races seraient supérieures aux autres, et l’exclusion résultant de cette façon de penser.
Je ne suis pas raciste. Je n’ai jamais exclu personne, et j’ai toujours mis avec des égards et sans différence le doigt dans le cul des blancs, des noirs, des jaunes, des catho cul-serré, des musulmans, des juifs, des gays, des pauvres et des riches, des clochards et des directeurs d’entreprise. Mon index n’a jamais pointé personne et ne fait pas la différence dans les trous de balles et les abdomens des uns et des autres.
Quelques fois, on a beau mettre le doigt ganté dans des recoins qui grattent, la consultation est entachée d’imprévisible. Par exemple, prenons le cas d’un patient qui qui arrive très en retard et vous plombe la consult parce que vous avez pitié et le prenez tout de même … Cas de ma journée de Mardi dernier. ¾ d’heure en retard, et venus en nombre, avec une mauvais excuse pour le retard bien sur. Sont présents: la grand-mère, le grand père, le fils et la belle fille. Pas eu le cœur de les renvoyer, d’autant qu’un patient m’avait fait faux bon, donc il me restait une petite dizaine de minutes dispo.
Le cas considéré était celui de la grand-mère. Des douleurs partout, depuis longtemps, d’innombrables recours aux différents services d’urgence de la région, pas de courrier de médecin traitant, une ordonnance de traitement comportant 20 médicaments, aucun résultat de tous les examens effectués, les prises de sang, scanners et échographies en tout genre. Examen normal après d’interminables minutes d’effeuillage. Explications au fils que, non sa mère n’avait certainement rien de grave, que les troubles étaient multiples, sans signe d’alarme etcetéra, blabla. Le vrai syndrome bien connu que l’on nomme « méditerranéen », riche, imagé, assez courant chez un grand nombre de femmes méditerranéennes.
Vient le moment du règlement. Banlieue pauvre, mais pas de CMU. Par contre, pas de carte vitale sur eux. Dans ces conditions, il ne me sera pas possible de faire une prise en charge. Il faut donc me régler la consult. Et le règlement d’une consultation, après m’avoir plombé 25 minutes de mon temps sans se poser de questions, ça les ennuie, car ce n’est pas dans leurs prévisions. Bafouillages, euh, pas d’argent, pas prévu, vous pouvez- pas faire prise en charge, d’habitude on paye pas ? Réponse de ma part : mais … l’un de vous a surement une carte bleue?. Mon œil exaspéré de ces tergiversations capte un échange de regards entre le fils et sa femme, et je hausse malgré moi un sourcil d’impatience, quand la femme comprend que j’ai compris qu’elle avait bien une carte, et entreprend de la sortir de son sac dans une irritante lenteur…
Soudain, elle lève un store, et capte mon air agacé… Alors, s’est brusquement enclenché le processus trop souvent utilisé dans de telles circonstances, celui de la rengaine « vous êtes raciste « et je me suis fait insulter en bonne et due forme…. Parce qu’il était bien évident à cette femme que mon irritation grandissante face à sa mauvaise volonté et leur mauvaise foi à tous, était d’évidence due au fait qu’ils étaient d’origine immigrée.
Ce que je fais dans ce cas : je me laisse insulter, mais j’en ai mal à l’âme plusieurs jours durant.
L’argument du racisme employé à tous usages me sidère, et surtout est bien trop utilisé ces derniers temps. Quand on ne se sent aucune fibre de racisme comme c’est mon cas, cet argument est faux, mal choisi, tue l’échange, et tue mon envie d’en aider certains.
Non, ce n’est pas parce que je m’agace qu’on ne veuille pas me régler une consultation que je suis raciste. Non, ce n’est pas non plus parce que je refuse de prendre une personne arrivée très en retard que je suis raciste. Il est inadmissible de se faire traiter de raciste dès lors que l’on s’énerve face à quelqu’un qui n’a pas votre couleur ou votre origine.
Il faut que ceux qui font usage trop facilement de cet argument se méfient, parce qu’ils créent ainsi de la méfiance, de la crainte et génèrent par ce comportement le monde d’intolérance contre lequel ils disent lutter. Parce qu’en se servant d’un tel argument, sans fondement, sans raison, ce sont eux qui témoignent d’une insupportable intolérance aux autres.
M.L.
PS: normalement, la patiente venant sans être adressée par son médecin traitant aurait du se voir facturer une consultation en hors parcours de soins. Consultation qui est bien moins remboursée (30% au lieu de 70%) sur la base du tarif sécu de la consultation de 23 euros. Et consultation sur laquelle un dépassement non remboursé est autorisé y compris en secteur 1 (+10 euros)
On comprendra aisément qu’en situation de me faire insulter par des gens auxquels j’avais voulu initialement rendre service malgré leur retard, j’ai eu la trouille. J’ai donc tarifé une consultation dans le parcours de soins et n’ai demandé aucun dépassement d’honoraire, fut-il légal.
Au final, non seulement je me suis fait insulter, mais j’ai renoncé à défendre mes droits ..
Cent pour cent d’accord avec vous. Le racisme devient un argument pour celui qui a tort. Dr WO
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Comment sortir de ce paradoxe, je me demande ?
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Les médias et les associations anti-racistes utilisent trop facilement ce terme en le vidant de son contenu et ont leurs responsabilités. Le racisme devient un fourre-tout où l’on met la xénophobie et l’opposition à des moeurs ou des coutumes avec lesquelles on peut ne pas être d’accord sans considérer pour autant que l’autre est inférieur a priori. Dr WO
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