Point de départ de cette réflexion: Hôpital de Villeneuve La Garenne = ancien hôpital public de petite taille, fermé et reconverti en ESPIC. Perdure depuis des années une consultation hospitalière tout venant de médecine générale. 7 jours sur 7. Soins de proximité. Tiers payant pour tous pratiqué systématiquement. Déficit de 1M € déséquilibrant le budget de l’hôpital et attribué aux consultations. Décision de fermeture de cette consultation. L’idée : les faire renaître sous une autre forme juridique… Eventuellement, une Maison de Santé (NDLR : avec des libéraux).
Centres de santé : déficits sur déficits. Nombreux centres en danger, en limite de cessation de paiement. Détérioration de trésorerie. Pas d’argent frais. Dettes. Une des raisons : Coût élevé de la gestion du tiers payant, 6 ou 7 euros par patient. Une autre : le manque de productivité médicale et paramédicale, le financement en pâtit, puisqu’il se fait sur la base du nombre d’actes accomplis et sur la base d’une valeur de l’acte identique à celle de l’exercice libéral.
Un rapport de l’IGAS en 2013 évoque des solutions pour équilibrer les budgets des centres de santé. http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/RM2013-119P-Centres_de_sante.pdf
On peut ainsi noter avec intérêt les préconisations suivantes :
- Accroitre les recettes, en 1- augmentant les plages d’ouverture horaire 2- veillant au remplissage des plannings, etc
- Etablir un minimum de corrélation entre les niveaux d’activité et de rémunération des personnels soignants
- Maitriser les dépenses de personnel, qui ne sauraient aller au delà de 65 à 80% des recettes d’activité.
- Améliorer la gestion du tiers payant
Par ailleurs, sont soulignés dans ce rapport
- L’absence de mécanisme de cohérence entre les dépenses et les recettes de l’activité de soins
- Des charges spécifiques : principalement : la gestion du tiers payant
D’où l’idée géniale de la Ministre de la santé = remplacer progressivement les centres de santé par des « Maisons de santé ». Car dans les Maisons de santé, les médecins sont des libéraux… et Avec des libéraux on aura le beurre et l’argent du beurre.. , cad:
- Des plages d’ouverture horaires de grande amplitude, soutenues par la soit-disant obligation de service public.
- Des plannings optimisés via des prises de rendez-vous en ligne, des rappels de consultation par SMS (NDLR: payés par le praticien)
- Des niveaux d’activité intensif, donc.
- Une cohérence aboutie entre les dépenses et les recettes. Notamment, des frais de personnel limités, du fait que ce sont les médecins qui le rémunèrent, et qu’ils préfèrent effectuer une partie du boulot eux-mêmes pour s’épargner des dépenses élevées qui affectent négativement leurs revenus
- Une gestion du tiers-payant qui ne coûtera pas un rond à l’état. Faite par le médecin, gratuitement et obligatoirement. Pour autant, avec une certitude : le médecin ne récupérera pas plus facilement l’intégralité de ses honoraires que le centre de santé. Qu’importe ! Soit il s’épuisera un peu plus à essayer de les récupérer lui-même, soit il payera de sa poche une personne chargée de le faire pour lui. On peut parier que les sociétés d’aide à la récupération du Tiers payant sont en train de se frotter les mains. Et que les médecins devront payer pour être payés.
Je lance des paris, à l’aube de la négociation conventionnelle imminente de février.
1- Pour obtenir des économies si intéressantes sur le dos des libéraux, je lance le pari que le gouvernement ne devrait pas manquer de faire une proposition financière pour subventionner le TPG, genre une petite gâterie calmant les esprits échauffés de ces vilains capitalistes gagneurs d’argent que sont les libéraux.
2- Je lance le pari que l’obole proposée sera fortement éloignée du coût réel de la prestation de récupération de tiers payant.
3- Je lance le pari que les médecins libéraux (ou du moins leurs représentants), encore une fois jamais d’accord entre eux, vont défendre chacun de leur côté les uniques intérêts de ceux qu’ils disent représenter, et vont finalement accepter de se satisfaire d’une aumône pour faire le TPG, au nom des sacro-saints que tous les jours ils se doivent de vénérer publiquement, la santé publique et le bien-être des patients..
Rendez-vous en Mars, après les négociatiooooooonnnnnnnnns convendretionnelles…….
Votre commentaire