25 choses que la Ministre de la Santé au déficit comblé aurait dû expliquer…

On vous voit partout sur les ondes ce jours ci, Madame notre Ministre. Vous simulez l’air béat d’une personne comblée. Comblée, comblée. Pourquoi donc, dans ce monde si difficile, êtes vous la seule comblée ? Ah, oui, vous êtes comme votre déficit !  comblé (ou presque ). L’année prochaine nous assurez-vous. 

Au lieu de vous vautrer dans ces nombreuses interventions d’ autosatisfaction ou vous martelez en boucle une unique information, vous auriez du prendre la peine d’expliquer pourquoi les protagonistes de ces fameuses économies, médecins comme patients, semblent pour leur grande majorité dubitatifs, voire pour beaucoup, consternés.

Parce que, Madame la Ministre, il y a 25 vérités que vous auriez dû mieux expliquer…top-25

  1. Vous auriez dû expliquer que votre machine à calculer les déficits avait elle-même des déficits. En effet, pour vanter les points positifs de vos actions, voici que vous avez oublié de tenir compte de tous les paramètres, notamment le déficit toujours colossal de la branche vieillesse. Puis vous avez, par un savant tour de passe-passe, ajouté des sous venus d’ailleurs dans votre escarcelle. Auriez-vous été sélective tel un ado annonçant à ses parents la bonne note, en espérant qu’ils resteront aveugles au zéro pointé qu’il ramène dans le même temps ?.
  2. Vous auriez dû expliquer que vous n’êtes pas la première à nous faire le coup de la réduction du déficit de la sécu. Avant vous, Jacques Barrot, alors ministre de la santé en 1980, avait expliqué, tout comme vous, que la France allait sortir du trou l’année suivante. Certes, on ne peut vous comparer, vous n’êtes pas du même bord. Sauf un truc qui vous rapproche incontestablement. L’année suivante était celle de l’élection… Et le nouveau président a creusé le trou ensuite.
  3. Vous auriez dû expliquer votre méthode de réduction des déficits. Des coups de rabot, voire de canif. Fermeture de lits et d’hôpitaux, économies massives sur les médicaments et les dispositifs médicaux, au détriment des patients, gains d’efficience demandés à des personnels déjà au maximum de leurs possibilités.
  4. Vous auriez dû expliquer aux patients que le système conventionnel entre l’assurance maladie et les médecins est devenu un leurre. Que les médecins sont désormais sous contrôle pour leurs actes, que l’état étend ses tentacules organisationnelles dans l’organisation des soins de ville via les agences d’Etat.
  5. Vous auriez dû expliquer la situation aux patients. Leur dire que les soignants sous pression n’allaient pas tenir longtemps une disponibilité H24 à tous leurs maux, qu’un jour proche, s’ils voulaient avoir un avis médical sans attendre des mois, il faudrait faire la différence entre urgences et les gens pressés.
  6. Vous auriez dû expliquer à ces pauvres maires pleurant devant des murs déserts que construire une maison de santé ne faisait pas venir à tous les coups un médecin.
  7. Vous auriez dû expliquer que les déserts médicaux sont juste un coup de com. En effet, vous laissez croire un peu plus chaque jour que les vilains jeunes médecins ne veulent pas s’installer dans les déserts. En omettant la simple mathématique. Il y a de moins en moins de médecins. Et donc, le remplacement tant espéré d’un départ une arrivée, n’est pas dans l’ordre des possibles
  8. Vous auriez dû dire que la santé était désormais aux mains des mutuelles, pour une raison assez simple. Vous et votre gouvernement êtes soutenus par la mutualité. Faire le jeu de votre financeur était donc obligatoire
  9. Vous auriez dû expliquer que les mutuelles font pression (financière, bien entendu) non seulement sur les patients, mais surtout sur vous pour que vous conduisiez la politique d’économies dans la direction qu’elles souhaitent.
  10. Vous auriez dû expliquer que la volonté des mutuelles c’était de rembourser moins aux patients, d’une part, et d’autre part d’avoir une visibilité sur ce qu’elles rembourseraient. Et donc que les super contrats à 300% de remboursement ne les intéressaient pas, parce que le patient ne payait pas, lui, 300% de tarif. Vous auriez dû expliquer que toutes les manœuvres de votre loi santé, étaient destinées pour la plus large part à satisfaire la mutualité. C’est fait. Et très simple. Les patients payent la même chose qu’avant, mais ne sont plus remboursés que sur la base de 100%. Les mutuelles économisent. Ouf
  11.  Vous auriez dû expliquer que les mutuelles allaient ensuite dire qu’elles n’y étaient pour rien, que ce n’était pas de leur faute, mais de la faute des nouveaux contrats dits responsables qui leur « interdisent » désormais de rembourser plus de 100% du tarif de consultation à un patient, auquel elles remboursaient 200 ou 300% auparavant, et pour le même tarif de cotisation.
  12.  Vous auriez dû expliquer que votre idée est depuis le début de pénaliser les malades pour qu’ils fassent pression en retour sur les médecins, et que vous puissiez enfin obtenir votre objectif : paupériser encore un peu plus les médecins
  13. Vous auriez dû reconnaitre qu’une partie de vos économies hospitalières repose sur le dos des soignants, particulièrement des médecins, dont les horaires de travail sont indignes.
  14. Vous auriez dû faire savoir que si les médecins travaillent autant d’heures à l’hôpital ou en ville, c’est par conscience professionnelle, parce qu’ils savent qu’en leur absence c’est un désastre sanitaire qui pourrait advenir.
  15. Vous auriez dû expliquer que la mise en place du Tiers payant, bien que refusée par une grande majorité des médecins, à cause de la pression administrative supplémentaire, vous l’avez décidée toute seule, et qu’elle est évidemment le prélude, la porte d’entrée, à la mise en place de réseaux.
  16. Vous auriez dû expliquer qu’il n’était pas question, et pas possible d’agir sur les revenus du corps médical pour baisser la facture des dépenses de santé. Parce que les médecins français sont déjà parmi les moins bien payés de toute l’Europe. Que du coup, vous alliez finir par être obligée de leur accorder des revalorisations d’honoraires, bloqués depuis des années.
  17. Vous auriez dû être honnête et dire que les revalorisations tarifaires récemment promises ne sont pas un scandaleux cadeau fait aux médecins en ces temps de crise ou chacun se serre la ceinture, mais un rattrapage d’années de blocage.
  18. Vous auriez dû être honnête et reconnaître que les dépassements d’honoraires sont une chose parfaitement légale, et que vous n’aviez ni intention ni moyen de les empêcher.
  19. Vous devriez être honnête et rappeler les dépassements d’honoraires sont tellement légaux que vous avez créé un secteur, le CAS, qui permet à plus de médecins d’en percevoir. En revanche, comme vous êtes méprisante et désagréable envers le corps médical, vous n’avez pas su les convaincre d’intégrer librement ce secteur, parce qu’ils ont pour beaucoup la peur panique d’y devenir des prisonniers non consentants de vos contraintes financières et des obligations de pratiquer la médecine comme les caisses de sécu l’ont décidé.
  20. Vous auriez dû admettre que les dépassements d’honoraires sont élevés parce que les actes sont sous-payés, et qu’un médecin sans dépassement, qu’il soit généraliste ou spécialiste, crève de malaise au travail, parce qu’il doit travailler sans relâche et sans secrétaire, pour gagner sa vie à peu près correctement.
  21. Vous auriez dû expliquer que vous n’êtes pas capable de discuter avec le corps médical, encore moins capable d’imposer aux médecins des restrictions financières dont ils ne veulent pas, comme baisser le montant de leurs dépassements. Et donc, que la seule méthode que vous avez trouvée, c’est de monter les malades contre les médecins, contre les méchants médecins qui exagèrent financièrement sur le dos des pauvres gens.
  22. Vous auriez dû expliquer que la loi de santé que vous avez convaincue quelques syndicats de signer fait l’impasse sur nombre de problématiques de la médecine moderne. Le DMP a englouti des millions, mais n’existe toujours pas. Les nouvelles formes d’exercice et les nouvelles technologies n’ont pas été abordées et ne sont pas financées.
  23. Vous auriez dû expliquer que la loi de santé n’aborde fait l’impasse sur l’évolution des métiers médicaux, l’apparition du numérique dans la santé, les modes de paiement qui vont avec les nouvelles demandes de soins de la part des patients, et la transformation de la relation médecin-patient
  24. Vous auriez dû expliquer que vous avez fait l’impasse sur tout ce qui concerne la prise en compte financière d’une vraie coordination des Parcours, souhaitée par les patients. Vous auriez dû expliquer que pour vous, les heures de coordination sont comme une sorte de service après-vente gratuit des soignants.
  25. Bref, vous auriez dû expliquer que les médecins ne s’ingénient pas à dilapider l’argent public, ainsi que vous vous plaisez à le laisser croire. Non, madame, les médecins s’intéressent aux individus, et leur position en fait les seuls responsables de la qualité des soins de la population de ce pays. Et ça vous ferait mal aux cheveux de considérer la médecine sous cet angle. Vous avez si peur qu’un jour les malades réalisent qu’ils auraient mieux fait de ne pas croire vos jérémiades anti-médecins et vos autosatisfactions médiatiques. Vous avez si peur qu’un jour les patients comprennent que les doléances des médecins étaient fondées. Espérons cependant qu’ils le comprendront avant que leurs médecins soient tous morts étouffés par les montagnes de documents de tiers-payants,  ou bien évadés des registres des libéraux de proximité, ce service public si apprécié des patients et auquel ils ont la faiblesse de croire encore avec toutes vos promesses…
  26. .epuisement2 

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