Ce n’est pas la première fois que le Lévothyrox fait parler de lui…
Retournons en arrière, il y a quelques années, en 2009. 2 ou 3 génériques du lévothyrox ont été mis sur le marché. Au même moment, les pharmaciens se sont vus obligés de délivrer des génériques.
Chez beaucoup de patients, (dont j’ai fait partie), les génériques ont déstabilisé l’équilibre thyroïdien.
Au bout de quelques mois, l’AFSSAPS a édicté des règles de suivi après introduction du générique : Faire un contrôle de TSH 2 mois plus tard.
L’objectif économique était loin d’être atteint au final. Gagner un euro mensuel par boite sur 3 millions de personnes était intéressant, mais leur faire obligatoirement un (ou des) examens biologiques de contrôle tarifés 12,45 euros s’est révélé désastreux financièrement. De nombreux patients n’ayant pu se stabiliser avec ces nouvelles formules, la mention « non substituable a fleuri sur les ordonnances, et finalement, les génériques ont tous été abandonnés puis retirés du marché.
Même si beaucoup de patients à l’époque ont été concernés par la déstabilisation endocrinienne, il n’y a pas eu de scandale sanitaire, Annie Duperrey a probablement repris comme moi l’ancienne formule dès qu’elle a constaté que le générique n’était pas adapté à son cas. Elle n’est pas allée le dire à la radio.
La nouvelle formule du lévothyrox est en fait un générique, ou plutôt un générique inversé.
En effet, ce serait en réalité l’ancien lévothyrox qui était le vrai générique dans l’histoire, et le nouveau qui serait le médicament parfait. De fait, la nouvelle formule du lévothyrox était censée être enfin celle qu’on attend depuis toujours: un principe actif stable, une dose hormonale quotidienne identique, une meilleure absorption…
L’ancienne formule du lévothyrox avait, on le sait, et on le savait déjà, les nombreux défauts des génériques. Mauvaise stabilité du principe actif, baisse notable de la dose de principe actif reçue par le patient, notamment si les comprimés étaient anciens. Excipient, le lactose, modifiant l’absorption du principe actif chez certains intolérants. Ce médicament totalement imparfait était d’ailleurs largement mal toléré par plein de patients qui n’arrivaient jamais à équilibrer leur traitement.
En décidant de le remplacer par une nouvelle formule absolument irréprochable, assurant un apport quotidien linéaire et régulier de lévothyrox… les tutelles ont pensé enfin offrir aux hypothyroïdiens le médicament dont ils avaient toujours rêvé. ils ne pouvaient qu’être mieux équilibrés avec la nouvelle formule. Du coup, comme le traitement parfait allait probablement apporter un bénéfice à tous les patients, il n’a pas été jugé bon de les en avertir.
Flop total.
Dans la vraie vie, les organismes des consommateurs de lévothyrox étaient peut-être habitués aux doses variables de leur médicament ? En tous cas, certains patients n’ont pas supporté le train-train d’une dose quotidienne toujours identique.
Finalement, peut-être que la dose variable reproduisait la réalité, celle ou l’hormone thyroidienne s’adapte en permanence aux conditions rencontrées, chaud, froid, stress, repos, effort, etc.
Déjà qu’avoir toujours un taux artificiel d’hormones est différent de la vraie vie, avoir toujours le même taux est peut-être encore plus différent, ne laissant plus alors aucune marge de manœuvre à l’organisme, nourri en permanence à la pompe d’un lévothyrox constamment en équilibre. C’est la différence entre du soleil entrecoupé de giboulées et du soleil toute la journée. On n’a pas du tout le même ressenti.
Il est clair que des effets indésirables sont apparus chez beaucoup de gens quand on a commencé à leur offrir un apport hormonal régulé.
Cela fait partie des choses inexplicables en médecine. Ou difficilement explicables en tous cas, et seulement à posteriori. C’est encore que la médecine n’est pas une science exacte, malgré les courbes de biodisponibilité équivalentes et les meilleurs excipients.
En tous cas, pour beaucoup de gens cette nouvelle forme galénique ne semble pas adaptée à leur cas, parce que leur organisme ne s’est pas adapté à ce changement, même si on leur assure que la nouvelle molécule est mieux, qu’ils ne vont pas en mourir, etc…
Personnellement, je pense qu’il serait bien de laisser en vente l’ancienne formule en parallèle de la nouvelle.
Cela offrirait aux patients du temps pour faire la part des choses et leur choix.
Certains tolèrent sans effet indésirable une dose plus régulièrement linéaire de médicament. Ils continueront la nouvelle formule.
D’autres se sentent mieux avec un apport variable d’hormones. Ils reviendront à l’ancienne. Puis, ils pourront se donner le temps d’évoluer progressivement vers la nouvelle d’ici quelques mois ou années, avec l’aide et l’accompagnement de leur médecin, et un suivi médical. Un tel orage hormonal imposé à leur insu les a ravagés, et s’est changé en fureur, un changement en douceur, accompagné, et expliqué, peut se passer en douceur.
C’est vraiment dommage, pour quelques microgrammes de Lévothyrox et pour des décideurs qui pensaient agir dans l’intérêt des patients, d’en être arrivé à une crise pareille.
L étude du DrDupagne concernant l étude clinique financée par Merck montre que,au delà de la seule prise en considération des moyennes, que chez un tiers des sujets sains engagés dans l étude , des écarts de plus de 20% de l absorption comparée des 2 présentations existent… Cela fait potentiellement 1million de patients concernés ! Comment cette réalité à t elle pu échapper à l équipe D experts ayant mené l étude, puis au contrôle de l Ansm ? Ds l urgence, il faut proposer d autres produits, et rétablir l ancienne formulation, véritable « princeps » du « générique-like » qu est la nouvelle formulation !
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai lu avec intérêt l’étude. C’était déja une absorption variable avec l’ancienne formule, et je rappelle les problèmes en 2009 lors de l’introduction des génériques du lévothyrox. Pour pallier aux problèmes de variabilité, on a demandé que les génériques des médicaments à marge variable n’aient pas une marge de +25 à -25, mais de +10 à -10.
Avec la nouvelle formule, mon impression est que non seulement il y a un écart d’absorption, en plus ou en moins selon les personnes, mais qu’en plus, l’absorption se fait de manière plus constante, et que les patients habitués à des écarts de dosage ne supportent pas en fait une imprégnation constante de l’hormone.
J’aimeJ’aime
Buzin qui nous abuse vient de reculer
J’aimeJ’aime
Je prends La nouvelle formule du Levothyrox depuis maintenant quatre mois . l’adaptation s’est faite avec quelques difficultés : maux de tête et hypothyroïdie . J’ai du m’adapter à la nouvelle formule du médicament, je suis passée d’un dosage de 175 mg avec l’ancien à 100 mg avec la nouvelle. Depuis maintenant trois mois je prend 100 mg avec la nouvelle formule je n’ai aucun effet secondaire et je me sens beaucoup mieux ! je ne souhaite pas reprendre l’ancienne formule car je pense que j’assimile beaucoup mieux la nouvelle
J’aimeJ’aime
Moi, Hashimoto, je prenais l’ancienne formule depuis des années, avec des fluctuations déjà… Mais là, TSH en berne avec signes d’hypo….mais T3 effondrées…..
Si le lactose qui est un excipient cause des problèmes chez certains (pas moi) pourquoi pas les nouveaux excipients (mannitol+ acide citrique) qui peut-être mélangés à la lévothyroxine empêchent le foie chez certains de transformer T4 en T3 ? Le mieux ce serait qu’ils acceptent Tirosint (sans excipients) venu de Suisse…Avec Hashimoto, on est plus sensible. Et cette histoire de nocebo, je ricane. Je prenais le nouveau bien avant que les médias n’en parlent et je croyais qu’il n’y avait qu’un changement de boîte. Mais dès la première prise : urticaire sur la gorge…
J’aimeJ’aime
Âgée de 87 ans, atteinte de multiples pathologies et en hemodyalise depuis six mois. Il m’a été dit que seule la boîte changeait, la formule restait identique.
Forte de cela, je me suis pourtant retrouvée vite en enfer. Depuis maintenant six mois, le plus insupportable dans le lot étant les douleurs musculaires que je calme partiellement avec Ixprim.
Mon taux de TSH étant normal, je n’ai donc pas à me plaindre ! Il suffit d’ajuster le dosage. Seulement voilà : personne pour l’ajuster. Je tourne en rond …
Et je souffre.
Merci Madame le Ministre et &
J’aimeJ’aime
Pour la fibromyalgie, on écarte ce diagnostic qui vous pourrira la vie plus qu’autre chose. Il faut d’abord savoir si votre hypothyroïdie est bien gérée. Pour cela il faut avoir le résultat de la TSH mais surtout des T3 et des T4. Sans les hormones, on ne peut pas savoir si le traitement est bien adapté à votre situation. Donc si ces analyses n’ont pas été faites il faut les faire absolument. Là je parle de : TSH, T3, T4 + les anticorps antithyroïdiens.
J’aimeJ’aime