Coronavirus, pourquoi confiner, quelles stratégies pour déconfiner ?

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Ce que l’on sait sur le Coronavirus et le confinement

  • Il ne faut pas que toute la population soit infectée en un temps court, car les services médicaux hospitaliers ne peuvent faire face à l’afflux de malades,
  • En effet, Le système hospitalier ne peut pas donner des soins corrects à tous quand sa capacité est débordée, et du fait d’une moins bonne qualité de soins liée au dépassement de capacité du système, la mortalité augmente. On est moins bien soigné dans un centre transformé en quelques jours en réanimation, avec un suivi par des médecins et des soignants n’ayant pas une pratique usuelle.
  • L’isolement est la seule stratégie efficace de distanciation sociale. L’objectif de cette obligation est d’augmenter de façon drastique la distance sociale entre les individus pour briser les chaînes de contamination et réduire la propagation de COVID-19. Pour que le virus ne se propage d’un humain à l’autre, il faut isoler les humains les uns des autres. Ce que l’on appelle la stratégie du confinement.
  • Le confinement est une mesure sans précédent, qui intéresse actuellement environ la moitié de la planète, environ 90 pays.
  • La stratégie de l’isolement est la seule qui permet de gagner du temps et de trouver des solutions qui permettent d’éviter une deuxième vague.  
  • Le verrouillage de la population est efficace. Il a fait baisser le taux de reproduction, cad le nombre de personnes qui sont contaminées par une personne atteinte passant de 3 à moins de 1, ce qui fait mécaniquement diminuer le nombre de personnes infectées au fur et à mesure du temps. La baisse drastique des interactions sociales diminue significativement le nombre de personnes infectées
  • Lever le verrouillage sans stratégie de sortie conduira à une deuxième vague qui submergera largement le système de santé, d’autant que celui-ci est déjà au maximum de ses capacités et ne peut donc plus prendre en charge de nouveaux patients en grand nombre.

Le problème de la méthode du confinement

  • Le problème de cette méthode, c’est qu’in fine, un faible pourcentage de la population est immunisée, . On estime en effet actuellement que seulement 1 à 6% de la population serait immunisée, c’est difficile à estimer car on ne connait pas le taux d’infection asymptomatique.
  • Le second problème c’est que le virus ne disparaît pas avec l’enfermement des humains. Il attend patiemment les contacts pour se propager d’un humain à d’autres humains. 
  • Donc, si on sort comme ça du confinement, tous en même temps, on se retrouve alors exactement dans le scénario d’origine : trop de cas pour le système de santé. Encore pire du fait qu’on n’aura pas fini avec la première vague et que les hôpitaux ne pourront digérer la seconde.
  • Tant que l’on ne peut pas éviter l’infection, il va donc falloir opter pour associer plusieurs stratégies : à celle du confinement initial, qui va diminuer drastiquement le nombre de cas au bout de quelques semaines,  on va mettre en place un étalage de la sortie.

Ce sur quoi on n’ose pas compter

  • Que le virus s’endorme avec l’arrivée de la chaleur
  • Que le port de masques par tous soit une stratégie suffisante pour laisser ressortir tout le monde en même temps.
  • La constitution d’une immunité dite de groupe. Bien que l’on ait compté sur les cas asymptomatiques, ils semble qu’en réalité moins de 10% de la population est actuellement immunisée. Or une immunité de groupe se constitue en principe quand 60 à 70% de la population a été infectée.

Ce que l’on voudrait obtenir  

  • Une absence de rebond des malades lors de la levée de confinement
  • Venir à bout du virus
  • Avoir le temps de trouver les bonnes solutions : au mieux un vaccin, en tous cas des tests fiables en attendant

Ce qui est impossible : Lever d’un coup le verrouillage sans stratégie

Non et non La levée du verrouillage sans stratégie de sortie entraînera inévitablement d’importants effets de rebond.

Parce que la population confinée est en fait peu immunisée : On estime que l’immunité de la population est encore très faible (de 1 % à 6 % si l’on considère les deux valeurs de  probabilité d’être asymptomatique)

Les établissements de santé sont déjà pleins, et les malades restent longtemps hospitalisés. Il n’y a donc pas de place pour une stratégie qui amènerait beaucoup de nouveaux cas simultanés.       

Les différents scénarios de déconfinement possibles

Ils reposent sur des études de modélisation en cours pour analyser les différentes solutions d’isolement, de sortie partielle, ciblée, de reprise des écoles, ou de retour au travail d’une plus grande partie des individus, réouverture progressive des activités tout en gardant les écoles fermées et les personnes âgées isolées.

On segmente par classe d’âge et on utilise des matrices de contacts sociaux mesurées en France en c’est-à-dire le mélange entre les individus de ces trois groupes d’âge, selon le type d’activité, et le lieu où les contacts ont lieu (ménage, école, lieu de travail, transport, loisirs, autres).

On fait plein de scénarios analysant toutes les combinaisons possibles des différentes interventions de distanciation sociale. Chaque scénario est comparé à ne rien faire

– Fermeture de l’école 

– Télétravail effectué par un pourcentage donné de personnes

– Isolement des personnes âgées 

– Interdiction d’événements sociaux et fermeture de toutes les activités non essentielles

– Isolement des cas  sauf en phase prodromique (ou ils ne savent pas encore qu’ils sont malades)

Ensuite on étudie la possibilité d’une sortie progressive de certaines catégories de personnes, l’impact de la fermeture ou de  la réouverture progressive de certaines entreprises tout en exigeant une taux élevé de télétravail dans la mesure du possible, l’impact du maintien d’une stricte distanciation sociale pour les personnes les plus exposées (par exemple, la protection des personnes âgées par l’isolement), ainsi que l’augmentation des capacités de test sur  le temps.

SCENARIO  1 : On ECRASE LA COURBE de progression = on évite que les gens tombent malades et que les malades en contaminent d’autres

C’est simple : on les enferme pour toujours !

Mais non, cela ne peut pas marcher

  • La solution numéro 1 pour que les gens ne tombent pas malades, c’est de les vacciner. Combien de temps avant d’avoir un vaccin ? plusieurs mois. Pas une solution à court terme
  • Solution numéro 2 pour que les gens ne tombent pas malades : on dépiste avant le déconfinement et on ne laisse sortir que ceux qui sont immunisés, et ceux qui sont non porteurs du virus.
  • 3ème solution : on laisse sortir les gens, mais on teste dès qu’un symptôme apparait, et si la personne est malade : on l’isole dans un lieu spécifique et on repère par traçage tous les contacts possibles de cette personne que l’on teste également. Donc, contrôler l’épidémie sans dépasser les capacités du système de santé nécessite de coupler la distanciation sociale et des tests en masse afin d’identifier rapidement les personnes infectées et de les isoler.

SCENARIO 2 : On ETALE LA COURBE de progression = les gens seront malades, tous ou presque, mais pas en même temps

  • Pour obtenir cela : il faudrait trouver un traitement des formes graves de manière à ce que les patients passent moins de temps en réanimation (actuellement au moins 15 jours). Ainsi cela fait de la place pour soigner au mieux les nouveaux cas.
  • Ou bien, on déconfine progressivement : mais sur quels critères ? par région, par âge, par catégorie ?
  • Une fois déconfinés soit on essaye d’empêcher les contaminations par la stratégie numéro 1, tests et isolement des malades, soit on laisse les gens s’infecter, mais  de manière progressive, en laissant sortir petit à petit et ainsi ils pourront être soignés dans un système de soins qui peut les accueillir et l’immunité totale de la population se fera progressivement

Ce que disent les experts

Ils sont en faveur du scenario 1, avec des tests.. Mais qui, quand, comment, cela reste à définir.

En tous cas, les experts de l’Inserm indiquent que si on analyse un possibilité de test à grande échelle à partir de mai, considérant que le test est fait environ 1,5 jour après le début des symptômes et que l’isolement induit réduit les contacts du malade de 90%, il faut que au moins 75% des nouveaux cas soient identifiés pour réduire la pression sur le système de santé.

Il vaudrait mieux attendre un mois de plus jusque juin, pour avoir plus de temps pour relâcher la pression sur le système de santé et avoir le temps de construire la capacité de faire les tests a grande échelle.

Il serait aussi idéal de commencer à tracer et tester pendant le confinement.  Cela permettrait la révision et à l’optimisation des protocoles afin d’améliorer la recherche de cas et l’isolement dans des conditions plus contrôlées (réduction du mélange de la population).

En tous cas, on est au milieu du gué, et on ne sait combien de temps va durer la traversée pour atteindre l’autre rive, celle qui nous aura débarrassé à tout jamais de la peur du coronavirus ou du coronavirus. Une seule donnée est certaine: si on  ressortait de chez nous maintenant, ce serait comme si on n’avait rien fait depuis un mois. Alors courage, poursuivons la seule lutte qui nous soit possible de faire face à cette attaque: marchons à l’ombre de nos murs. 

Conclusion: Pour éviter le Coronavirus, t’as rien a foutre dans l’monde, marche à l’ombre. 

références

[Covid-19] Par où sortirons-nous du confinement ?

Expected impact of lockdown in Île-de-France and possible exit strategies

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