Jacquot est le SDF qui passe ses journées devant le supermarché du coin. Ses nuits au centre d’hébergement qui est pas loin.
Bien que pas mal ravagé par l’alcool, Jacquot qui doit avoir 55 ans, est un homme intelligent et qui aime bien discuter. Evidemment sa condition de SDF qui dure depuis pas mal d’années à ce que j’ai compris, ne lui confère pas des sujets de discussions passionnants. Il y a » sa femme » , une SDF dont il est grave amoureux , mais souvent en désaccord, donc souvent séparé. Il y a son passé de normalité qu’il a une fois évoqué avec moi, et ses enfants qu’il n’a jamais revu. Il y a la mer, vers laquelle il aimerait bien aller.
Dans cette misère, la vie de Jacques est finalement très construite, très organisée autour de ses problèmes de SDF. Et je me prenais à la comparer à celle de la mamie totalement isolée du coin de ma rue. En me demandant en substance, si l’un des 2 avait une condition plus ou moins enviable que l’autre, et si en fin de compte, malgré l’absence de toit, ce n’est pas le SDF dont la vie est la plus motivante à mes yeux?
En effet, mamie n’a rien a faire que s’occuper d’elle, passer la journée seule, vivre de sa retraite, regarder la télé, attendre sa fille alcoolique qui lui hurle dessus quand elle est la, et faire chier les gens du quartier dès lors que leur voiture dépasse de 5 cm sur un bateau qu’elle garde libre pour les passages de sa fille, sinon elle se fait engueuler.
Jacques a de vrais problèmes, qui lui occupent l’esprit. Se procurer à manger, organiser sa journée, se rendre suffisamment tôt au centre d’hébergement pour y avoir une place. Il a aussi de vraies relations sociales . On lui voit beaucoup de contacts, pas mal de gens, tout comme moi, s’arrêtent pour lui donner un sou, tailler une bafouille, et il est très souvent en compagnie de quelqu’un.
Entre ces 2 vies, laquelle est la plus dure, il y en a t’il une de plus enviable ou de moins enviable que l’autre? .
Personnellement, je trouve la vie de Jacquot plus passionnante que celle de la mamie d’en face.
Passer sa vie à voir le temps passer, passer sa vieillesse à suivre un déambulateur, ce n’est pas enviable comme condition non plus
Tout cela, aussi différentes soient les situations, définit la misère sociale…. Ou la misère humaine, qui s’incarne dans ces 2 exemples , mais dont les médecins sont vraiment bien placés pour savoir à quel point elle est répandue, à des degrés divers, dans des foyers divers.
entre les deux mon coeur balance… non, je blague ! Mais c’est vrai que le SDF doit voir plus de monde que la mémé enfermée chez elle !
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Entre les 2 : difficile de savoir qui est le plus heureux !le SDF a tout de même des problèmes : enfants qu’il ne voit plus ! La dame : sa fille et l’alcool. Mais, je pense que je préfèrerais être le sdf!!
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Pas de société, sans solidarité ! Est-ce bien cette société là que nous voulons transmettre à nos enfants ? Qui peut aujourd’hui à l’abri de la solitude et de l’abandon ?
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