Dépenses de santé est un mot inexact. C’est la maladie qui induit la dépense, pas la santé..
Dire que la santé et la dépense de santé sont un bien commun nécessitant un contrôle continu est de la démagogie. Pour d’autres biens communs, par exemple l’éducation, on n’est pas sans cesse en train d’incriminer le caractère excessif des dépenses par rapport aux résultats obtenus.
La sécurité sociale , cette invention extraordinaire, et qu’on nous envie est un truc censé subvenir aux dépenses de santé en tant que bien commun.
Problème : contrairement à ce qui se passe dans l’éducation, ou la construction des routes, la sécurité sociale rembourse notamment des dépenses générées par des libéraux. Ce qui est inhabituel pour une dépense concernant l’argent de l’état. Libéralisme et contrôle adossées au profit de la santé ! Drôle de situation !
Car, théoriquement, le dirigeant d’une entreprise libérale fixe par lui-même ses tarifs, adapte son offre et ses prix à la demande. Dans le cas de la santé, cela ne marche pas de cette manière. D’une part, étant donné que l’on considère que c’est l’état qui rémunère les médecins libéraux, via les remboursements des soins offerts aux patients, on entend un droit permanent de contrôle et de limitation. D’autre part, le bien « santé » étant considéré comme un droit, il ne doit pas être onéreux, voire pas payant. Ce serait plutôt que l’argent ne doit pas y être trop voyant, car évidemment ce n’est pas gratuit. Mais c’est dans l’air du temps d’affirmer que la santé et la maladie sont tellement essentiels qu’ils devaient être dégagés de toute notion financière.
Par conséquent, l’argent issu de la dépense de santé, gagné par des libéraux sur le dos des malades ne peut être que de l’argent mal gagné voire entaché de suspicion, et impose donc un contrôle continu. Pas à l’hôpital bien sur. Parce qu’à l’hôpital public, comme dans l’éducation, la dépense se fait forcément pour le bien commun, elle n’apparait pas soupconnable . En revanche, les libéraux constituent une variable d’ajustement pour justifier le caractère excessif des dépenses. Tout leur mettre sur le dos est d’une facilité déconcertante, dans laquelle s’engouffrent facilement ceux qui comprennent qu’il y a plus d’électeurs malades que d’électeurs médecins.
La sécu a un trou !
En vérité, ce trou de la sécu n’est pas un orifice naturel tel que nous le connaissons. La sécu fixe chaque année un objectif de dépense. Cet objectif n’ayant rien à voir avec la réalité, étant donné qu’il est fixé par un gouvernement dont la seule préoccupation est de ne pas faire augmenter les dépenses tout en sachant parfaitement que la demande augmente… Résultat : chaque année les dépenses sont supérieures à l’objectif. Ils ont nommé ça ‘le trou’, dénomination totalement fictive. C’est juste un trou entre l’ambition et la réalité.
Expliquer le trou ?
Il faut trouver un coupable. Le coupable idéal étant celui par lequel on pourrait colmater l’hémorragie du trou.
L’équation des dépenses met en jeu 3 variables . Une simple équation :
Malades + médecins = dépenses de la sécu
Bien que fortement liées l’une à l’autre, chaque variable peut être considérée séparément.
La sécu : Ce n’est pas sa faute si les dépenses sont trop élevées et ses recettes trop basses. Ses objectifs sont calculés par des politiques, donc forcément parfaitement adaptés au bien commun. Un détail, la solidarité de la maladie repose non pas sur l’impôt de tous, mais sur l’impôt de ceux qui travaillent, via une cotisation. Hiatus, il y a de plus en plus de malades, à cause de l’augmentation de la durée de vie, mais de moins en moins de cotisants, à cause du chômage. La sécu dépense trop, et en plus, elle manque de recettes ! A ne pas divulguer..
Les malades : Le trou ne vient pas des malades. Ils ne choisissent pas d’être malades. Par définition le malade consulte à bon escient, et se conforme aux médications prescrites. La cotisation des malades a eu lieu quand ils étaient bien portants, et il s’agit, comme indiqué dans le texte, d’une « assurance maladie ». Ayant déjà cotisé, ils estiment donc être assurés. Par conséquent, toute dépense supplémentaire (telle que sans remboursement par l’assurance maladie ou dépassement d’honoraire) apparait non justifée. Et si cela vaut de l’or d’être en bonne santé, nul ne veut mettre la main à la poche quand il s’agit de restaurer une défaillance de santé.
Il faut bien les trouver, les responsables du trou de la sécu, alors ? dans l’équation des dépenses, il ne reste que les médecins, bien sur !!! … A l’évidence, ce sont seulement eux les responsables et même coupables. Euh, les libéraux, bien entendu. Les hospitaliers étant salariés, comme les enseignants, gèrent forcément bien l’argent de l’état. Les libéraux restent seuls en piste pour générer des dépenses excessives.
C’est simple à expliquer, les médecins sont responsables et coupables parce qu’ils ont trop changé.
J’apporte enfin une explication simple à la supposée responsabilité des médecins libéraux dans le trou de la sécu :
Au bon vieux temps, le médecin, heureux d’être installé à la campagne, de ne pas prendre de vacances, et d’être disponible 24/24, sortait sans rechigner pour venir accoucher sa parturiente dans la nuit profonde. Il recevait en rétribution poulets, gratitude et notoriété, et il s’en contentait. Les plus riches le rétribuaient en argent frais, et ainsi le médecin vivait confortablement. En ces temps, la sécu n’avait aucun trou.. Il est donc éminemment évident que, si les médecins de ville et de village avaient gardé ce légendaire dévouement et leur non moins légendaire détachement de l’argent, la sécu n’aurait pas de trou. La société aurait bien aimé évoluer en préservant cette mission médicale, fondée sur le dévouement. Or, les médecins, suivant fort naturellement l’évolution de la société, ont changé autant que les autres. Pour beaucoup, c’est clair.. l’évolution des médecins est bien le changement de comportement qui génère le trou de la sécu, CQFD.
Ce sont des biais de pensée qui servent à mettre en cause les médecins ‘libéraux’
Inculper les médecins libéraux des dépenses excessives est aisé. Les libéraux sont des proies faciles et se concertent mal pour se défendre de tous les maux dont on les affuble. Ils se plaignent alors qu’ils n’ont pas de problème d’emploi, pas de de problème de revenus, pas de souci du lendemain. Ils prennent des dépassements. Ils ne sont pas toujours disponibles quand on a besoin d’eux. Ils prescrivent à tort et à travers des médicaments sous la pression des labo. Ne veulent pas s’installer dans les petits villages où il n’y a plus de poste ni d’école. Veulent bosser moins, se reposer après les gardes, ne plus accepter un dévouement total à la cause de la santé.
Les médecins ont donc évolué avec la société. Cette situation contrarie beaucoup de gens, qui continuent à penser que le corps médical aurait du rester constitué uniquement de ces dévoués personnages pour lesquels l’estime et le respect constituaient la raison de vivre. Cette pensée unique est une généralité, dont la faiblesse apparait dès lors qu’on s’y attarde. Mais elle est commode, et confortable, et ancrée dans bien des esprits. De tels biais de pensée sur les missions et le dévouement médical voilent la réalité, omettent notamment que les parturientes des nuits profondes sont maintenant devenus des malades exigeants les soins pour tout à toute heure du jour et de la nuit, et que les médecins aspirent à une vie et non plus au sacerdoce.. De tels biais de pensée représentent un confortable leit-motiv, tant pour les gouvernants que pour les patients, pour pourfendre et contraindre les médecins libéraux en les accusant d’être responsables du trou de la sécurité sociale et du caractère excessif des dépenses de santé.
Merci pour votre article très complet
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Il faudrait changer votre texte, vous mettez toujours la même chose. Et franchement, ça tombe comme un cheveu dans la soupe.
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Bonjour, Il ya une grande logique du contrôle des médecins libéraux par la sécurité sociale à partir du moment ou il a été décidé de lier la protection sociale à l’assujettissement social avce pour conséquence le fait que l’argent consacré aux soins est devene de l’argent public. Le patients n’est plus le véritable acheteur de soins par l’intyermédiaire d’un assurerur et don d’argent privé mais il est assujettis à un système social qui agit comme achéteur de soins.Cette dérive cosiale issue des ordonnances de 1946, explique la lutte pur l’autorité médicale entre les profesionnels de santé et les technocrates du système. La prémière action correctrice vers le bon sens serait donc de rendre aux patients leur « liberté socials » et le choix de leur assureur maladie copmme de leur thérapeute.L’argent des soins est cellui des français pris individuellement.. et non pas celui de leur CPAM…. Docteur J-F HUET Anesthésiste-Réanimateur
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Votre raisonnemment est intéressant, mais la préférence des français ne va t’elle pas au système collectif ? tout système est inégalitaire, la sécu étant probablement le moins inégalitaire. Par contre, le discours qui fait reposer sur le corps médical les inégalités n’est pas le bon à mon sens.
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il faut arrêter de mettre en cause le déficit de la sécu sur le dos des médecins!!! nous sommes vendeurs d’échographes reconditionnés « http://mediset-imagerie.fr/fr/accueil.html. » nous avons contact avec différents médecins qui sont comme vous réaliste mais les patients ou l’état doivent trouver un coupable!!! défendez vous et bon courage!!!
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Merci
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In truth, this hole in the safety is not a natural orifice such as we know it. Sometimes the world is deceived by the light and we all try to forget what truth is all about.Really thank you for the share.
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