la vie aventureuse du spécialiste

Tous les jours, mon confrère met en lignes 3  petites chroniques assez sympathiques à propos de ses patients

Je suis admirative. En ce qui concerne mes patients, je ne pourrai pas raconter 3 histoires originales par jour. 
Car mes malades viennent tous me voir en raison de problèmes digestifs. C’est d’une uniformité !  Bon certains ont mal du côté de l’estomac, d’autres vers le colon, d’autres encore plus bas, et les symptômes sont extrèmement variés. Mais pas de quoi en faire une histoire quotidienne sur un blog. Bien sur, je pourrais raconter comment j’ai découvert un cancer chez une femme de 41 ans qui était loin de s’en douter, (et moi non plus). Ou bien comment j’ai échoué à trouver une cause des troubles chez des patients se plaignant sans arrêt.

Quoi qu’en disent les généralistes, qui persistent à penser qu’ils sont les seuls à travailler « vraiment », la situation du spécialiste n’est pas facile non plus.Je dois être particulièrement à l’écoute pour distinguer, derrière des plaintes qui se ressemblent, l’organique du fonctionnel. Je suis aussi pour les patients, adressés par leur généraliste, le médecin auréolé de capacités qu’il n’a pas. En premier lieu, celle de savoir immédiatement de quoi relève leur cas.

Parfois, après 5 minutes à peine de consultation, les patients demandent déja ce qu’ils ont, et sont alors décus que je ne puisse leur répondre, déjà !  Ou alors , c’est en fin de consultation, si j’indique que des examens sont nécessaires, que la déception de quelques uns est au rendez-vous. Ils veulent savoir tout de suite, être guéris tout de suite, si possible sans médicament d’ailleurs.

Finalement, dans ma consultation du jour, j’ai hospitalisé une malade en urgence, envoyé une autre aux urgences faire un bilan immédiat, et demandé à une troisième de faire examens biologiques et échographique dès demain et fibroscopie jeudi.