A la trappe depuis longtemps, sont les anciennes pratiques comme hospitaliser quelques jours un malade, pour faire « un petit bilan ». Comme d’attendre chaque fois 2 jours, voire plus pour obtenir un examen, et si celui ci ne permet pas le diagnostic, en demander un autre et attendre à nouveau. Puis de garder les patients jusqu’à ce qu’ils aient repris des forces, notamment en post opératoire. Puis au moment de la sortie, s’apercevoir qu’ils ne veulent pas rentrer à domicile et souhaitent une maison de convalescence. Dont il fallait faire la demande, puis attendre, le patient étant toujours hospitalisé, jusqu’à ce qu’une place soit disponible en maison de repos.
On fonctionne désormais en flux tendu
En hospitalisation programmée, cela implique une préparation d’amont. Les bilans à réaliser sont prévus avant l’hospit, les rendez vous pris et échelonnés sur très peu de jours. Dès que le bilan est terminé, on n’attend pas tous les résultats, le malade sort et il est revu quelques jours plus tard en consultation.
En chirurgie programmée, le parcours du patient est organisé avant son entrée. Bloc, 48 heures post opératoires en unité de soins continus si nécessaire, puis lit classique quelques jours et sortie. Bien sur, le mode de sortie est prévu dès la première consultation avec le chirurgien , qui doit donner la durée prévisible de l’hospit et prévoir en amont une sortie en centre de rééducation ou en maison de repos, afin que l’hospit ne se prolonge pas pour attendre cela.
Le plus dur à gérer, c’est l’urgence. Aux urgences, il y a en ce moment environ 2 fois plus de patients à hospitaliser, que de lits disponibles. Et donc, c’est de la voltige. Certains patients très limites sont obligés de retourner chez eux avec la consigne de revenir en cas de nouveau problème.
Dans ma spécialité, cela pose problème en cas d’hémorragie digestive. Par exemple, cet après midi, est venu pour une fibroscopie un patient que j’aurais souhaité garder en surveillance pour la nuit. Pas de place du tout, ni en médecine, ni en chirurgie, ni en oncologie, ni en surveillance intensif, ni aux lits porte des urgences.
Les technologies modernes nous permettent heureusement d’avoir un résultat bio en moins d’une heure. Du coup avant de décider que le patient pouvait repartir, j’ai pu lui faire une prise de sang et vérifier qu’il n’avait pas d’anémie. Ensuite, il est rentré chez lui, je me suis assuré qu’il ne serait pas seul, et ai prévenu de la conduite à tenir si jamais…: revenir d’urgence aux urgences.
Evidemment, s’il y avait eu un risque vital, on aurait trouvé une solution. Le transfert ailleurs en est une, mais aussi, les lits d’ambulatoire transformés pour la nuit en lits d’hospitalisation, et pour plein de patients. Ou le déménagement de patients de soins intensifs vers ces mêmes lits qui permet de faire une place temporaire a un autre nécessitant une surveillance en réa
Ce manque chronique de lit est souvent un défi pour les médecins. Etre obligés de composer avec la situation, laisser repartir un patient qu’on penserait mieux en milieu hospitalier, c’est un stress aussi pour le soignant et cela implique pour de savoir
croiser les doigts, et dormir malgré tout sans stresser..
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