La médecine du futur en 10 questionnements

1) La rareté des médecins devrait être une force et non une faiblesse.

Qu’est ce donc alors qui les conduit un peu plus chaque jour à devoir agir à la manière qu’on leur impose ?
Voici une vraie question à se poser pour les libéraux : des acteurs rémunérés par des cotisations sociales obligatoires sont-ils vraiment libres de leur organisation du fait qu’ils sont libéraux ?

Un médecin libéral peut-il encore, de nos jours, continuer à affirmer péremptoirement « je veux travailler à ma façon » ?

2) L’individualisme a ses limites, quand on voit à quel point les médecins libéraux sont solidaires dans un truc : la convention.

Bien entendu, ça hurle au loup, ça indigne, cette convention, et sa rémunération injuste de l’acte médical qui vaut bien plus que ce qu’on lui accorde. Néanmoins, si les médecins veulent travailler comme ils l’entendent, ils doivent s’affranchir de la convention. Et finalement, très peu ont ce courage. Alors, tant que les médecins seront faciles d’accès grâce à l’argent de la collectivité (et maintenant ça se dit officiellement), la collectivité imposera de décider pour eux.

3) Et donc les enjeux des médecins qui veulent garder le confort de la rémunération conventionnée doivent être ambitieux.
Ils devront forcément apprendre a exercer autrement, parce que c’est la demande de la collectivité qui les rémunère (indirectement, certes, mais quand même)
= arrêter l’exercice solitaire
= cadrer son indépendance
= mieux formaliser ce qu’ils font
= être de vrais entrepreneurs du soin

4) Mais en vrai ? on manque de médecins ? (certains disent que oui, d’autres que non …)
Ou bien on a un défaut d’organisation de la ressource médicale ?
En réalité, on manque d’humains ou d’humanisme ? Ou de clarté dans l’organisation ?

5) La place de chacun des protagonistes du soin devrait être mieux définie. La médecine hospitalière et la médecine libérale sont forcément complémentaires si on veut gérer de manière optimale les parcours des maladies. En fait, normalement, hors du mode de rémunération, rien ne devrait les opposer. Ca devrait être fluide, avec des définitions claires des places et prérogatives de chacun. Mais en réalité, dans la vraie vie, chaque acteur plaide séparément pour sa paroisse, et ne participe guère à initier un vrai travail de fluidité du parcours entre les 2 modèles.

6) Organiser c’est un truc administratif, ça ?
En pratique, à quoi servent les « administratifs » et les administrations ?
Normalement, c’est au terrain de dire ce dont il a besoin, et pas l’inverse. Réunissons les acteurs de terrain, libéraux et hospitaliers, afin qu’ils définissent vraiment les besoins. Afin qu’on puisse repenser au fait que l’administratif et l’administration doivent être facilitateurs avant que d’être prioritairement contrôleurs.
De toutes manières, on ne peut et on ne doit pas continuer à mettre la poussière sous les tapis de l’accréditation. Vision d’un jour n’est pas vision de chaque jour.

7) C’est quoi, la responsabilité du médecin, (quel que soit sont statut) ?
Que doit-il assumer ?
Que doit assumer la société ?
Que doit assumer le patient malade ?
Que doit assumer le patient quand il se comporte comme un consommateur de soins gratuits prépayés auxquels il estime, voire affirme, avoir droit


8) Organiser, c’est aussi coordonner le patient
Est-ce que ça a été défini « coordonner » ? c’est quoi, au juste ?
C’est coordonner un parcours médical ?
C’est coordonner un parcours médico-social ?
Et ça se fait avec quoi ? avec quels moyens ? sa bite et son couteau ?
Et c’est à qui de faire quoi pour coordonner harmonieusement ?

9) Pour coordonner, ne faudrait il pas mieux différencier les soins aux patients chroniques des soins aigus non programmés?. Quelle est en vrai la répartition de ces 2 modes de prise en charge ? le sait-on vraiment?

10) Pour mieux organiser, ne faudrait il pas mieux définir en quoi consiste le « soin non programmé »?

= le soin de n’importe quoi à toute heure du jour et de la nuit ?
= l’urgence vitale ?
= l’urgence ressentie ?
= le médecin travaille tant qu’il y a de la demande ?

Et ce soin non programmé dont la demande ne cesse d’augmenter, Ou en s’en charge ? qui s’en charge ? Est-ce un droit pour tous ?

Le « code de la route » du soin, partie médecin, partie patients, devrait être plus clair. Devrait être pensé, en réalité !

3 commentaires sur “La médecine du futur en 10 questionnements

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  1. Bonjour, la vérité est que l’on reste dans la convention par engagement humaniste.
    Dermato libéral, j’ai 8% de mon activité qui est esthétique (hors convention) pour 40% de mon CA.
    J’ai choisi de limiter à 8%.
    Opérer un mélanome me rémunère moins de 5 euros de l’heure contre 1500 pour les injections d’acide hyaluronique.

    Donc non, on ne peut clairement pas dire que l’on reste dans la convention par intérêt financier.
    On y reste par conscience.
    Mais jusqu’à quand ?
    Ce sont les patients qu’on défend quand on hurle pour l’activité conventionnée.
    Pas nous.

    Je n’attends pas que la sécu réajuste ses tarifs sur l’inflation, je le fais en modulant ma part d’activité non conventionné c’est tout

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