De passager à copilote, le futur des patients 3.0.

Jusqu’à hier, un patient « confiait » sa santé et se comportait en passager embarqué d’une voiture conduite par son médecin.  Passager passif, il se laissait mener, laissant initiatives et décisions au maître de l’art médical.  Se soigner passait par accorder une confiance aveugle au médecin,  accepter le postulat que le médecin, avec  sa connaissance, sa rationalité, et sa personnalité avait la capacité à prendre des décisions bonnes pour son patient. C’était postuler aussi que le médecin avait assez de compétences pour que ses choix (qui n’étaient pas des propositions) ne soient ni discutables ni discutés.

Mais le monde a évolué. L’information et la connaissance sont maintenant disponibles à grande échelle. Vaste préoccupation des humains, la santé envahit la toile. Les patients trouvent désormais de l’information médicale à volonté. Cela ne les rend pas médecins eux-mêmes, mais enrichit leur savoir sur leurs propres  pathologies. Détenteurs de connaissances, ayant la possibilité d’échanger avec d’autres personnes dans la même situation qu’eux, les patients souhaitent maintenant devenir des passagers actifs de la voiture conduite par le médecin.  Ils veulent pouvoir choisir avec celui-ci la route à prendre, voire conduire eux-mêmes une partie du chemin.

Même si cela peut paraître hasardeux à certains, on peut dans une certaine mesure mettre en parallèle les progrès technologiques de l’automobile et ceux de la santé.

En voiture, de nombreuses technologies embarquées sont apparues, et ont été facilement acceptées par les automobilistes, parce qu’elles apportent, sans même qu’il ne s’en rende compte ou le demande, des aides à la gestion du parcours et une facilité à piloter sa voiture. Des informations sur ce qui doit être contrôlé ou vérifié, sont transmises en temps réel sur le tableau de bord du conducteur. Ces nombreux progrès se sont facilement intégrés au quotidien, si l’on se rappelle des voitures des années 60 ou même avant.  Les progrès techniques automobiles améliorent  le confort, mais aussi et surtout la sécurité, et personne ne discute leur intérêt. 

Le patient acteur de sa conduite de soins va petit à petit bénéficier aussi des aides que pourront lui apporter les technologies embarquées.  Objets dont il va s’équiper, ou être équipé, si progressivement que cela lui semblera naturel. Technologies qui vont l’accompagner dans la prise en charge de ses maladies, mais aussi de sa santé, lui permettre de faire seul une partie de la route, accompagné de loin par les médecins référents. Surveiller son diabète, sa tension, etc, sera bientôt du domaine de la routine. Pour ceux qui croient cela utopique, je conseille le comptage de leurs proches munis de montres connectées et autres compteurs de pas. Ces objets sont désormais quotidiens autour de nous tous et cela fait toucher du doigt la facilité et l’aisance avec laquelle ces changements s’intègrent en routine, sans poser de problème de complexité. Objets influençant clairement les comportements santé, en incitant à marcher, courir, monter des escaliers, surveiller sa tension, son pouls, ses battements de cœur, etc.

L’avenir de l’automobile, c’est la voiture qui avance seule. Un conducteur qui n’aura plus besoin de contact avec le volant, sauf nécessité avérée. Par analogie, l’avenir de médecine, ce sera aussi beaucoup de consultations sans contact physique, sauf nécessité avérée. Ceux qui poussent de hauts cris sur la nécessité du colloque singulier savent pourtant pertinemment combien l’examen clinique est souvent sommaire, et de plus en plus complété, voire remplacé, par des explorations complémentaire. L’échange de paroles peut se faire à distance, les interactions sont tout aussi riches et empathiques hors du contact physique.

De plus en plus, ce que demandent les patients au quotidien n’est pas seulement d’être « vus » par un médecin. Ils réclament de l’information, des explications, des réponses à un ou des points d’interrogations. L’échange écrit ou téléphonique avec des praticiens est approprié à ces demandes de temps médical. L’écrit permet d’approfondir, de relire, de compléter, de ne pas oublier.  La reformulation téléphonique de même. La relation avec le professionnel est alors centrée sur les thématiques choisies par le patient, donc sur les préoccupations propres du patient. Cette manière de communiquer induit aussi un nouveau rôle éducatif du médecin.

Un jour proche, le médecin pourra faire un retour régulier par Télémédecine vers ses consultants équipés de technologies de surveillance, et en même temps répondre sous quelques heures aux questions qu’ils se posent via des plateformes sécurisées. L’information, la connaissance, les technologies de prise en charge médicale à distance vont permettre aux patients de piloter eux-mêmes le véhicule de leur santé, de mieux savoir ou ils vont, d’être les maîtres d’une partie grandissante de leurs parcours. Il est plus que probable que ces progrès techniques, ces aides à la gestion du parcours, induiront chez les patients une amélioration du ressenti en matière de confort, de sécurité, et de prise en charge médicale de qualité.

 

Merci à François Lescure pour : « Le Patient 3.0 – Comment piloter sa santé ? Le patient ne veut plus être passager ? »  https://www.linkedin.com/pulse/le-patient-30-comment-piloter-sa-sant%C3%A9-ne-veut-plus-%C3%AAtre-lescure

2 commentaires sur “De passager à copilote, le futur des patients 3.0.

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  1. Bonjour; Ce texte est parfait; Pas le mien, le votre. Mon travail de vieillard étant d’être lugubre j’eusse souhaité que l’auteur fasse le même travail que celui des ingénieurs de la Fondation Melissa et Bill Gates, où maintenant on exige des analystes qu’ils ne cherchent pas seulement ce qui pourrait aller de travers, mais ce qui va aller de travers. Ainsi dans ce texte si équilibré je comprends que l’auteur ne se lance pas dans la S.F. des années 50 et n’étudie pas ce qui va arriver lorsque nous serons connectés au CLOUD et qu’un hacker petit con ou Gouvernemental va reprogrammer l’implant pour que nous devions par exemple tous convaincus que nous devons acheter des Volvo (bon mauvais exemple, parce que c’est vrai). L’autre événement dont je m’avais pas réalisé l’avancé est les nano particules et leurs mathématiques. Je ne me suis pas rendu compte que le dentifrice et les bonbons en étaient déjà à avoir des nano particules, que les nano instruments sont déjà la nouveauté d’hier, que les nano médicaments sont inévitables et que les nano bistouris sont déjà là. Si le sujet vous intéresse Veraldi à écrit un texte prémonitoire dans les années 50 et Crichton dans les années 2000?. Le film de Hitchcock, « Les Oiseaux » que je n’avais pas compris étudie le comportement de « groupes » comme les éperviers et les sardines, or ce comportement de groupe ferait des médicaments extraordinaires pour combattre le cancer,(oui, je sais le corps humain a déjà fait cela depuis des milliers et milliers d’années) et pour mettre fin à la vie humaine. Pour notre malheur et notre bonheur nous sommes dans une époque historique, aussi historique les la grande extinction de la fin du cambrien et celle du permien, sauf que ce qui prenait des milliers d’années va se faire en moins d’un siècle. Une malédiction chinoise aurait été « que tes enfants vivent une période historique », nous sommes en plein dedans, pour la première fois de l’histoire du vivant, nous avons quitté un système solaire. Veuillez excuser ces bavardages, notre course au suicide me passionne, Est-ce que vous acteurs et auteurs connaissez une étude des mouvements des acteurs d’un hôpital, comme on le fait pour les fourmis, les abeilles, les vacanciers? toute mes excuses si j’ai offensé quelqu’un. Je dois offrir des excuses à l’auteur du blog, poussé par ses encouragement j’ai mis sur mon blog des idées parasitaires qui tournent dans mon cerveau mais je ne comprends rien au fonctionnement.

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